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Articles et reportages 2020

"La lumière meurt, perdue dans le son, les formes m'abandonnent et je suis seule, dans la pénombre, avec le savoir précis du flamenco et sa temporalité depuis mes centres."

Il n'y a rien de plus sincère que la peau. Elle raconte le changement subtil, façonne l'air et éclate en ambition de mouvement. Et tout coule, toujours pur, depuis le temps dans la voix des ancêtres jusqu'à savoir avec certitude des entrailles. Et le silence apparaît, sans personne assise dans le fauteuil, et je suis moi-même : un exemple de voix imprimée dans le temps, ce pont d'union entre les voix, cet instant gravé en chair et en os.

Où l'anglais dit "chair et sang" -"Flesh and blood"- l'espagnol dit "chair et os". Peut-être parce que le flamenco ne vient jamais "saigner" de chez lui, et il ne lui reste qu'à être de chair et d'os pour survivre -un peu comme tout un chacun-.

"Chair et os"  est en fait la forme honnête de dénuder le flamenco pour le percevoir depuis sa spéciale nudité, la sensation originelle de le sentir.

Cinq danseurs, chant, percussion, guitare et voix, accompagnent la danseuse Eva Yerbabuena, pour nous "montrer sa vulnérabilité", cela représente le voyage possible vers l'intimité généreuse avec le public, qui est celui qui a le dernier mot.

Telle était la déclaration d'intention pour ce dernier spectacle de "Lorca y Granada en los Jardines del Generalife" qui occupera la scène jusqu'au 29 août. Et du coup, pourquoi devrait-on justifier le discours des palos, de la musique, du chant ou même des danses ? Difficile de justifier n'est-ce pas ?

Peut-être la meilleure solution serait-elle de me laisser guider par les sentiments du vécu, par la force des choses, cela a provoqué chez moi des immersions dans mes centres, qui ne seront pas les vôtres mais cela finalement n'est pas le plus important, je suis aussi fait de chair, d'os et toute cette mécanique a besoin de nourriture, de fluides et même de sentiments. Je vais donc commencer avec un certain vice intentionnel de dire mes centres.

Le premier tableau, son off, les limbes, l'eau, les pas des garçons, un monde sombre, intérieur ou pas, oui cette phrase surgit…   - Dans la danse, on retrouve à la fois le cinéma, les bandes dessinées, le cent mètres olympique, la natation, avec, en plus, la poésie, l'amour, la tendresse-. Maurice Béjart

Ah, et puis il arrive, le clown, Payaso en español, oui cette bulería de Bambino dans la bouche de Alfredo Tejada, et sur scène, poésie a la Chaplin, la lumière est nostalgique, la danse est une chorégraphie… -Danser, c'est réactualiser les émotions vécues antérieurement-.  Rémi Hess

Et puis arrive dans un nuage le papillon triste, solitude, mais aussi rage et énergie du désespoir, le combat est inégal, mais cela le papillon ne le sait pas, se battre tant que battent ses ailes est dans son adn, c'est sa marque de fabrique… -La danse est celle de nos fonctions qu'on peut le plus évidemment qualifier de divine. Elle est la messe de tous les peuples primitifs et peut être un hommage instinctif… à l'ordre de l'univers- Elie Faure

Cette soleá finira par la même cruelle forme, le cante de hauteur de El Turry, les jaleos de Ortega et Tejada, et puis un peu de nos classiques, "Un compromiso", un compromis, suivi de "Se nos rompió el amor", notre amour s'est brisé. - Il en va de l'érotisme comme de la danse: l'un des partenaires se charge toujours de conduire l'autre.- Milan Kundera… et c'est effectivement la réalité, Paco Jarana en est le garant tout au long du spectacle, aidé d'Antonio Coronel et Rafael Heredia à la percussion.

Arrive comme une averse, on entend les goutes, on imagine les paysages, les danseurs dessinent de leurs pas sur les silences: farruca, des improbables parallèles, perpendiculaire, diagonales sculptent l'espace en une multitude de paysages qui nous ramènent de voyage vers le destin tragique. Est-ce celui de Federico ? La lune manque en ce ciel d'ouût… -Danser en temps de guerre, c'est comme cracher à la gueule du diable-.  Hafid Aggoune … Une reprise du cante, abandolaos, rondeña,  de Lucena Miguel Ortega, Antonio El Turry se rappelant de Juan Breva , Alfredo Tejada avant de conclure tous les trois  par des fandangos del Albayzín.

Retenez ce nom, Antonio El Turry, il est venu pour rester, peteneras à la Morente, Eva fut le duende, ce lutin qui dessina le poème fragile…  -Lorsque je danse, je ne cherche à surpasser personne d'autre que moi-  Mikhaïl Nikolaïevitch Barychnikov

Mariano Bernal, Ángel Fariña, Fernando Jiménez, Cristian Lozano, ils sont la caña, de trois, ils finissent à quatre, une chorégraphie, qui comme un voyage, nous glisse ver un final rythmique…  -Dansez, dansez, dansez, sinon nous sommes perdus- Pina Bausch

Et puis arrive le final, une autre œuvre majeure, celle des temps heureux, alegrías pour faire simple, mais avec Eva Yerbabuena au-delà de la structure chorégraphique, cela suppose autre chose:  -Je pense que l'art est quelque chose qui nous fait regarder nos vies et y penser de façon à les rendre plus riches- Lloyd Newson

Et s'il s'agissait d'en rajouter…

-Tout art est communication de souvenirs, nous portons nos souffrances, nos tribulations, nos joies, nos aspirations... partageons notre existence dans le huit clos solitaire du silence -. Carolyn Carlson

-Ephémère, immortelle, versatile, la danse est le seul art qui, ne laissant aucun déchet sur la terre, hante certaines mémoires de souvenirs merveilleux-. Jean Babilée

-La danse n'a plus rien à raconter : elle a beaucoup à dire-! Maurice Béjart

Et moi, humblement, je me lève et par cette douce soirée sans lune, je reprends la route de ma vie, je ne sais pas si cela va plaire, si cela va décevoir, mais il se trouve que je vis dans un monde qui est celui que je partage avec vous et qui est à la fois le mien. Depuis mon monde, j'ai vu un puzzle, celui de Carne y hueso, qui pour moi raconte une chose essentielle, c'est que chaque chorégraphie est une vie en elle-même, et moi je suis en train d'écrire la mienne… -Le style n'est pas une danse, c'est une démarche-. Jean Cocteau




M. Morillas




Galerie photos : Lorca y Granada en Los Jardines del Generalife, Eva Yerbabuena cliquez ici

Eva Yerbabuena

Carne y hueso

20 août

Teatro del Generalife