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Carmen Linares, Arcángel et Marina Heredia composent la base de «Tempo de luz». Pour ce troisième spectacle de «Lorca y Granada en Los Jardines del Generalife», participation à la danse de Ana Morales et Patricia Guerrero. N’oublions pas de citer également José Quevedo «Bolita» et Miguel Angel Cortés, guitares différentes mais pleines de sensibilité et de brio, ainsi que Paquito González, la juste touche et finesse de percussion. «Tempo de Luz » est un spectacle qui sommes toutes date de 2017 où il fut présenté lors du Festival Grec de Barcelone, mais qui a très peu tourné : Noche Blanca de Cordoue, Flamenco Festival aux USA, Flamenco on Fire à Pampelune. C’est pourtant un magnifique moment d’un peu plus d’une heure et demi auquel nous avons assisté, et nous ne saurions que vous le recommander. Ce spectacle, unique et singulier, veut offrir sous la direction d’Isidro Muñoz un petit échantillon de la diversité et de la polyvalence du flamenco. De ces racines, mais aussi de sa modernité. Carmen Linares, une artiste aussi intéressée à garder ses racines que d’explorer les nombreuses possibilités d’un art qu’elle a su combiner au-delà du flamenco. Arcángel, compositeur et chanteur qui part de la tradition la plus pure pour explorer de nouveaux chemins. Et puis Marina Heredia, une chanteuse née dans le quartier grenadin de l’Albaicín qui boit des classiques mais qui, avec sa voix incomparable, est devenue l’une des icônes du flamenco, interprétant avec son style personnel et versatile le « jondo », mais aussi le populaire. Le résultat, riche, varié et lumineux, comprend des morceaux en solitaire, mais aussi à deux et trois voix, créant d’intéressantes polyphonies et donnant un rythme soutenu à l’ensemble. Ajoutons, côté danse, Patricia Guerrero, et Ana Morales, deux langages pour un même discours qui finit par s’imbriquer et former un tout dans la danse finale.
La soirée commence par les bulerías, «Tempo de luz» en mode de présentation puis suivent les fandangos de Huelva par Arcángel accompagné des chœurs des deux dames. «Canto de la résignación», toná par Carmen, puis Marina Heredia propose quant à elle les «tangos de la penca» qui l’identifient à la fois comme grenadine et sacromontane. Il s’ensuit des chants de labeurs, une « trilla » également conçue pour « Tempo de luz ». Chant d’Arcángel à capella et danse de Patricia Guerrero. Granaína interprétée par Carmen Linares et Miguel Angel Cortés puis Marina Heredia et « Bolita ». S’ensuit Arcángel avec un poème chanté « Vals en las ramas » de Federico Garcia Lorca et puis la Farruca, stylisée et évolutive de Ana Morales avec jeu d’éventail et accompagnement de la guitare de Miguel Angel Cortés. Arrive Carmen Linares de rouge vêtue et s’installe dans un bout de scène sur un tabouret haut et nous chante Rafael Alberti «Se equivocó la paloma».
Marina Heredia chante, et danse pour l’occasion également, « Soleá de mis pesares, une zambra que chantait La Paquera de Jerez. Dans cette exposition de flamenco il y a aussi de la place pour les sévillanes, un genre considéré comme de l’art mineur interprété par les trois chanteur, et puis un final aux saveurs gaditanes, chanté, dansé avec bata de cola et mantón, alegrías, cantiñas, mirabrás avant de quitter tous ensemble la scène comme un fin de fiesta et revenir pour un long moment d’applaudissements.
M. Morillas
Galerie photos : Lorca y Granada en Los Jardines del Generalife, Carmen Linares, Arcángel & Marina Heredia cliquez ici
Carmen Linares, Arcángel & Marina Heredia
Tempo de luz
14 août
Teatro del Generalife