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« Lorca y la pasión. Un mar de sueños » c’est le nouveau spectacle 2019 qui occupera le Teatro del Generalife durant l’été dans le désormais reconnu programme Lorca y Granada en los jardines del Generalife. Une merveille cette année !
Et je pèse mes mots, quand je dis cela, car je sais que cela laisse de la place à tout type de commentaires en retour, c’est pour cela que je vais essayer de transmettre ci-dessous, ce que j’ai vécu de l’intérieur, ce que j’ai pris quelques jours pour digérer, le message que nous a transmis le petit dépliant disponible sur place et la note de presse. Nul doute que grand amateur et humble lecteur des œuvres de Federico Garcia Lorca, amateur de flamenco et suiveur de ce cycle estival depuis plusieurs années, j’ai vécu plusieurs moments de plaisir en cet endroit magique qu’est le Teatro del Generalife. Ce 18 juillet 2019, c’est comme le passage à une autre étape, sans dénigrer aucunement les œuvres des autres éditions, j’insiste !!!
Lorca y la pasión, un mar de sueños (Lorca et la passion, une mer de rêves) est en fait pour la première fois, une œuvre qui se centre sur la vision du poète grenadin et qui de ce fait devient du théâtre flamenco et c’est en ce sens que cela prend toute son ampleur et cela nous rapproche encore plus de l’œuvre et de Federico lui-même. De surplus, bien que quelques petits réglages qui vont se faire sans nul doute très rapidement, des artistes de renom, tous les ingrédients sont là pour que dans votre séjour à Grenade vous y consacriez une soirée.
Celui qui n’aime pas est déjà mort (San Juan de Cruz)
Que l'amour est tout ce qui est, est tout ce que nous savons de l'amour (Emily Dickinson)
Ce sont les deux phrases qui introduisent un petit texte expliquant l’intention sur le programme.
Qu’est-ce que l’amour ? Chaque personne aurait sa propre réponse, et de plus celle-ci changerait au passage du temps. Ce spectacle se veut une réponse à cette interrogation au travers d’une réflexion sur l’amour au féminin en partant de 4 œuvres maitresses, quatre tableaux différents, mais parfaitement reliés de « El Público » , « La Casa de Bernarda Alba », « Así que pasen cinco años » et enfin « Mariana Pineda »
Maintenant que le panorama est mis en place, vous comprendrez plus aisément ce que signifie Teatro Flamenco, et de là je peux commencer à parler de la partie visuelle et du ressenti, tableau par tableau. Le premier, celui de « El Público » avec le personaje de Julieta, amour passionel, romantique, mais traité avec modernité, corps de ballet féminin, chevaux blancs et un cheval noir. Marina Heredia dans une robe rouge, chante soleá por bulerías, taranto, bulería puis taranto. Et rajouter à cela toute une mise en scène jouant avec des écrans, des projections. Effet sublime, sans tomber dans l’esbrouffe.
Bernarda Alba, commence au millieu du public et comme un travelling, ces quatre dames se déplacent ver la scène. Actrice chanteurs danseuses et corps de ballet masculin nous font revivre le monde de Lorca au plus proche. Soléa, malagueña, granaína, cante de trilla, fandangos del albaicín, siguirilla et requiem. C’est l’amour charnel et réaliste. « Así que pasen cinco años», la tradition et l’amour maternel, tangos, romance, toná, cuplé, un corps de ballet masculin, habillé en joueurs de football américain portant le numéro 36, année de l’assassinat du poète affronte des danseuses dans des costumes deux pièces traditionnelles, métaphore et double message. On y croit apercevoir Walt Whitman. Place à l’amour idéologique pour le dernier tableau « Mariana Pineda » ôde à la liberté et à l’indépendance de la femme, la solitude et le choix de la mort. Canciones infantiles. Tangos de Graná, alegrías, fandangos et pour conclure Sangre, une petenera qui rappelle la fin tragique de l’amour, celui de Lorca et celui de Mariana Pineda. Ces danseuses de noire vêtues… faucille d’une aube trouble sans glas qui de leur courte mais incisive chorégraphie nous laissent en suspension…
Quisiera yo renegar
yo quisiera renegar
de este mundo por entero
volver de nuevo a habitar
mare de mi corazón
volver de nuevo a habitar
por ver si en un mundo nuevo
por ver si en un mundo nuevo
encontraba más verdá
Oui, c’est la première année, que l’on donne l’opportunité de prendre la direction de ce cycle à une cantaora, Marina Heredia. Force est de constater que la réponse à la demande dépasse ce que nous pouvions en attendre. Au lieu de se mettre en avant, elle s’est entourée, et de quelle manière : Eva Yerbabuena pour les chorégraphies, José Quevedo « Bolita » pour la direction musicale, Rosario Pardo pour la direction scénique, José Sánchez-Montes pour la réalisation audiovisuelle, d’artistes invités comme Miguel Poveda pour la première, Farruqito pour certaines dates, tout comme José Valencia. Et puis les découvertes et les surprises que vous aurez l’occasion de voir et d’écouter ceux qui composent le corps de ballet, les musiciens et le cante. D’apprécier le judicieux modernisme et la sobriété qui nous transporte dans le monde de Lorca.
«¡Por favor...! No me pida usted que cante.
No, señor.
No me pida que recite.
No, señor.
No me pida que toque el piano.
No, señor.
No me pida que le lea los dos actos que creo que he terminado de mi nuevo drama Yerma.
No, señor.
Ni un trocito de mi camiseta de marinero.
No, señor.
Y sobre todo, ¡por lo que más quiera!, no me pida que le escriba un pensamiento...»
Non ne m’en demandez pas plus, mais par contre, si vous passez par Grenade, ne perdez pas l’occasion de passer une soirée magique, dans le monde de Lorca, dans le monde magique du Generalife, celui de la passion de Marina Heredia et de l’Alhambra, une mer de rêves… et de poésie.
M. Morillas
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Pour plus d'infos
Lorca y la pasión. Un mar de sueños
18 juillet
Teatro del Generalife