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Articles et reportages 2019
Cette soirée qui devait être celle du Ballet Flamenco de Andalucía avec Flamencolorquiano a été remplacée in extremis par Nacida Sombra de Rafaela Carrasco. Nulle intention de comparer ou de polémiquer, mais simplement d’informer et nous en resterons là. Le sujet qui nous occupe est de parler de cette excellente représentation de Nacida Sombre et de cet univers mystico-dramatico-mélancolique dans lequel nous finissons par entrer en résistance avec Rafaela, sa compagnie et ses quatre femmes du passé. Oui, je sais que cela peut paraître étrange, mais ce fut ainsi. Un spectacle abouti, contemporain et avec une vraie dramaturgie et des danseuses-actrices. Sainte Thérèse d’ Ávila, María de Zayas, María Calderón et Sor Juana Inés De la Cruz sont les quatre femmes de Rafaela. Le décor ? Minimaliste, deux rectangles côté cour et côté jardin, et un fond de scène, à peine un mini écritoire, des chaises qui vont et viennent avec les musiciens et cantaores et le jeu de lumières et d’ombres ou encore la lune à la fenêtre évoquant la réclusion et la vie monacale. La musique en partie enregistrée pour les intermèdes et en « live » pour les pièces principales. Une voix off et des magnifiques textes choisis et qui seront projetés en français sur le fond de scène pour une meilleure compréhension du public. Le fil conducteur sont quatre lettres imaginaire, de ces quatre femmes, qui de par leur vie ont voulu être libres et exister entre le XVI et XVII siècle alors que la femme, à cette époque, ne valait rien. Quatre pièces représenteront ces quatre femmes, soleares pour Sainte Thérèse d’Ávila, siguiriyas et bulerías pour María de Zayas, danses pré-flamencas et arrangements nous rappelant les « corrales de comedías » de l’époque pour María Carlderón « La Calderona » et pour Sor Juana Inés De la Cruz en évocation au terres mexicaines, guajiras et chants de « ida y vuelta » et même por alegrías. Pour ma part, je n’ai jamais eu peur, tout comme le disent ces quatre femmes courageuses en avance sur leur temps. Ah… et le cante de Miguel Ortega et Antonio Campos avec les guitares de Jesús Torres et Juan Antonio Suárez, bien que peu visibles physiquement, m’ont touché de l’intérieur. Ajoutons à cela des chorégraphies gardant tout leur adn flamenco, mais incluant danse classique et contemporaine dans de complexes passages du corps de danse accompagnant Rafaela, Florencia O’Ryan, Blanca Lorente et Paula Comitre, le juste dosage du cante et des musiciens et cela donne une œuvre d’une fluidité naturelle que je vous conseille de courir voir si vous en avez l’occasion.
M. Morillas
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Rafaela Carrasco
Nacida sombra
15 janvier
Théâtre Bernadette Lafont