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Articles et reportages 2019
Que cela plaise ou pas, Kiki Morente vient d’une famille flamenca et de plus avec de solides études et un héritage. Certes, il a été élevé entre Madrid et Grenade, il n’est qu’à moitié gitan, ou à moitié payo, et alors ? Laissons de côté ces tracasseries trop souvent mises en avant, d’autres sont aussi les fils de grandes lignées et ne sont pas pour autant devenus artistes. Cela peut plaire plus ou moins, comme pour d’autres, mais ce récital que nous avons pu apprécier à l’Odéon, nous a transportés dans le monde de Kiki, de David et Pedro Gabarre Popo en est pris pour témoin. Normal que dans le monde de Kiki, il existe le monde d’Enrique, de Lorca, de Léonard Cohen, mais il existe aussi celui de El Barrio ou de la tradition, Niña de los Peines, Vallejo... Déjà cet été dans le cadre de La Caña Flamenca, nous avions pu apprécier l’évolution et la prise de possession du legs de son père. Nous trouvons d’ailleurs que ce duo guitare et cante sied bien à Kiki. En définitive nous nous y retrouvons tous dans une certaine intimité et le lieu, l’Odéon y est propice. Dès les premiers instants avec le martinete et toná, caña et puis bulería por Lorca, Frasquito por fandango, Chacón por granaína, soleares et siguiriyas. Puis un intermède -Si no te veo -, versionnant El Barrio seul au chant et à la guitare, avant de reprendre des pièces devenues étendards de la maison Morente comme ses tientos et ses tangos ou encore le fameux « Allelujah », et une espèce de ode à Lorca dérivant du « Poema del cante Jondo ». Ovation et bis « Pablo de Málaga » et « Fiestas de Pastora ». Relevons aussi l’espace laissé à David Carmona qui interpréta la soleá « Rincón de la Soleá » de son disque « Un sueño de Locura » et le solo de percussion de Popo. Finalement un récital intimiste en forme de mise en bouche fort agréable pour Tablao de Arcángel qui nous attendait au Théâtre Bernadette Lafont.
M. Morillas
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Kiki Morente
Albayzin
18 janvier
Odéon