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En première mondiale
Et nous voici, installés et prêts dans un Teatro Isabel la Católica relativement plein, pour ce début de festival d’automne grenadin. Force est de constater, que la presse du milieu ne s’est pas déplacée pour cette première. L’intérêt n’y est peut-être pas et nous vivons si loin de Séville, enfin, ils auraient peut-être mieux fait. On comprend aussi mieux que ce qui bouge la presse ce n’est pas tant ce qui se passe, car a en croire les derniers accueils et les succès récoltés à l’étranger, il était d’intérêt artistique de se déplacer voir ce qui se présentait ce soir. Mais ainsi va ce pays, ou d’un autre côté nous apprenions dans l’après-midi que le concert de Dorantes, El Pele et Farruquito, intercalé le 6 , mais non géré par le festival, devait être annulé « pour manque de communication » et ceci malgré quelques jours de ventes à 50%. Mais laissons ce débat et revenons aux choses sérieuses de la soirée.
Divino Amor Humano, est un spectacle moderne dans sa conception et sa mise en scène, mais profond et vrai dans son contenu. Basé sur les poèmes de Santa Teresa de Jesús, La Moneta y crée un univers tout en relation, incluant les poèmes récités en voix off, et même sur scène par la propre Moneta. 4 pièces et 4 poèmes et références au monde spatio-temporel des sentiments et des peurs. Luis Mariano à la guitare, Yorrick Troman au violon ou plutôt aux violons devrais-je écrire, et puis Paco Luque à la guitare électrique. Il y a aussi une pièce de pieds et palmas à laquelle se prêtent Ray Benitez et Cristina Aguilar et puis la encore jeune cantaora de grenade Aroa Paloma. Les effets et la scénographie sont de Diego Padin, sobre, austère, mais très explicite. A cela vous ajouter les palos, malagueña, mariana, petenera et puis soleá. Un monde en soi, qui sonne aussi moderne et contemporain qu’un road movie. Seulement voilà, celui-ci jaillit du moyen âge et il prend dimension flamenca au XXIème siècle. Je garde encore le flash de ces fenêtres qui laissent passer la lumière du ciel à travers les murs, de ce bûcher et ces trois croix et je prends ce sentier de fin pour m’élever por soleá. Divino Amor Humano, de l’enfer, de l’intérieur, des entrailles au purgatoire, puis, peut-être au paradis. Je dis bien peut-être, c’est que là, je ne sais plus, c’est un rêve, de la mélancolie, de la poésie, Moneta con el duende de Santa Teresa… puritains, s’abstenir et pour les puristes et cabales, révisez vos intentions et peut-être souvenez-vous de ce que disait Dante : "Certains attendent que le temps change, d'autre le saississent avec force et agissent."
M. Morillas
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Fuensanta La Moneta
Divino amor humano
4 décembre
Teatro Isabel La Católica