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Nous avons vu Belén Maya sur scène dans bien des occasions. Il est incontestable que c’est une grande dame de la danse flamenca. Qu’elle ne se rate pas aux rendez-vous importants. Que sa marque propre est faite non seulement du « legado », cet héritage immatériel, mais bien d’un travail et d’une sensibilité qui sont en son for intérieur. Modernisme et tradition, force et douceur, féminité, grâce, fraîcheur, énergie. Belén a en elle tout cela et sûrement, même encore plus. Ce que par contre, nous ne supportons pas c’est de voir une telle différence entre une ville de province andalouse et une scène avec une projection internationale d’une artiste d’autant de talent. Peut-être en attendions-nous trop ? Aux dires de nos amis aficionados français en séjour à Granada et qui l’ont eux aussi vu danser en de multiples occasions, nous sommes pourtant d’accord… Le spectacle commence par une danse por cantiñas de ses palmeras en bata de cola, qui n’apporte pas grand-chose, nous passons aux choses sérieuses por tangos, Belén Maya, nous sommes tantôt à Granada, camino del Monte, tantôt dans la modernité, puis sur la route de l’Orient, braceos et taconeos, olé ese baile… Et puis Belén nous emmène dans son monde oú l’on danse le silence, les bras et les poignets se brisent, se mettent à cadenser comme des pièces de robot, cante de levante, José Anillo donne tout ce qu’il peut, parfois peut-être veut-il trop aller au-delà des possibilités de sa voix. Il a le mérite d’oser. Il nous chante por malagueñas et s’en va finir por fandangos del albaicín. Et puis cette guitarre, sonidos negros, on y retrouve de tout, un solo de Rafael Rodriguez, arabisant… zambra ? Non, mais que c’est beau, c’est sans pareil… magnifique. Puis Belén, por bulérias, por soléa con bata de cola noire et blanche, soléa oui et apolá sur le final, fuerza… force intérieure… suspension… silencio… final heureux… applaudissements et fin de fiesta…
Qu’est-ce qu’on l’aime cette danseuse, et qu’est-ce qu’elle donne…
M. Morillas
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Belén Maya
Recital flamenco
24 mars
Teatro Alhambra