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Qui de la poule ou de l’œuf ? Je ne crois pas que ce soit de cela qu’il s’agit… Flamenco ? A chacun de voir… mais peut-être n’est-ce pas essentiel… Oui la scène, n’est pas dans la configuration classique, oui c’est dans la mouvance propre et personnelle d’Andrés. La moelle pour peu qu’on s’y intéresse est multiple et ne se trouve pas qu’au cœur des os. Misogynie et monde sado ? Demandez à Concha… latex ou cuir ? Cyborg Andrés, électrique mais pas trop Cantizano… un monde dans la tourbe, microcosme… Je ne puis m’empêcher de faire un rapport avec le méconnu José Val del Omar et son film « Aguaespejo granadino », un grand méconnu, oublié mais précurseur… allez chers lecteurs, je vous encourage à vous y intéresser… !!!
En batterie, pour ceux qui ne le savent pas… de nos jours on n’élève pas que des poules… mais bien plus des virus, pour le bien et pour le mal…
J’ai une autre chose que j’aimerai partager avec vous… Il s’agit d’un texte de …Antonin Artaud :
Il y a une angoisse acide et trouble, aussi puissante
qu’un couteau, et dont l’écartèlement a le poids de
la terre, une angoisse en éclairs, en ponctuation de
gouffres, serrés et pressés comme des punaises, comme
une sorte de vermine dure et dont tous les mouvements
sont figés, une angoisse où l’esprit s’étrangle et se
coupe lui-même, -- se tue.
Elle ne consume rien qui ne lui appartienne, elle
naît de sa propre asphyxie.
Elle est une congélation de la moelle, une absence
de feu mental, un manque de circulation de la vie.
Mais l’angoisse opiumique a une autre couleur, elle
n’a pas cette pente métaphysique, cette merveilleuse
imperfection d’accent. Je l’imagine pleine d’échos, et de
caves, des labyrinthes, de retournements; pleine de lan-
gues de feu parlantes, d’yeux mentaux en action et du
claquement d’une foudre sombre et remplie de raison.
Mais j’imagine l’âme alors bien centrée, et toutefois
à l’infini divisible, et transportable comme une chose
qui est. J’imagine l’âme sentante et qui à la fois lutte
et consent, et fait tourner en tous sens ses langues,
multiplie son sexe, -- et se tue.
Il faut connaître le vrai néant effilé, le néant qui
n’a plus d’organe. Le néant de l’opium a en lui comme
la forme d’un front qui pense, qui a situé la place
du trou noir.
Je parle moi de l’absence de trou, d’une sorte de
souffrance froide et sans images, sans sentiment, et qui
est comme un heurt indescriptible d’avortements.
Ce texte date de 1925… pensez-vous qu’il fut entendu en son temps ? Peut-être… pas par tous… je ne sais pas si moi-même…
Ce que je sais, c’est que derrière ce que nos yeux ont pu voir, il y a un travail différent. Que nous sommes dans un univers propre qui perturbe et qui ne se digère pas que du regard, du cerveau ou des tripes… J’en suis d’ailleurs encore ballonné…
Les os plats du crâne, de par la présence en leur sein du diploé, réalisent également l'hématopoïèse : en effet, les mailles du diploé contiennent de la moelle rouge.
Et je finis par ces citations de José Val del Omar…
. . . «El tiempo sin espacio
es lo profundo.
Cuerpo de lo profundo
es lo inmutable.» . . .
. . . «Surtidor: aguaespejo de la vida,
se sube por dentro
se baja por fuera
donde el duende salpica y se evapora.» . . .
. . . «Inversión de lógicas.
El centro de gravedad del hombre no es el suelo.
Son los astros.
(No son lirismos) es gravedad.» . . .
«Acuarium lumínico
superficie y esencia
reflexión
transparencia
interior ciego y caliente donde los contrarios están unidos
temblando en la interioridad del todo.» . . .
Sin fín…
M. Morillas
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Andrés Marín
Tuétano
14 janvier
Théâtre Bernadette Lafont