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Articles et reportages 2012
Création à trois voix en devenir, ajustées à la finesse de la guitare de Manolo Franco. Nul besoin d’insister que ces trois timbres de voix et ces trois personnages en devenir maîtrisent les techniques du cante por derecho. C’est pour cela qu’ils sont à Nîmes. Fuerza, pureza et exécution sont là. Libre à chacun de préférer l’une ou l’autre ou aucune. Il faut cependant savoir reconnaître un diamant, même dans ces différentes phases de traitement. Je rappelle juste aussi une chose qui me tient à cœur : que cela soit par le verbe ou les mélismes, parfois nos sentiments précèdent nos intentions. Le Flamenco en est jalonné d’exemples. Entrée en scène sous un cadre de lumière blanche, chacun annonçant dans le répertoire des plus primitifs des chants. S’ensuit un déplacement et quelques petits désagrément techniques entre la guitare et le micro du guitariste. Figurez-vous que nous sommes en direct… Monolo bo tengas apuro. Nous savons attendre, mais qu’est-ce que nous sommes mieux de l’autre côté, je te l’accorde.
Trois jeunes, trois destins, trois voix, trois façons de s’asseoir sur le monde pour l’observer, pour le sentir, pour le chanter. Niño de Elche, Laura Vital, Rocio Marquez, trois voix qui tour à tour se veulent faites de références du passé, qui sont pour certaines à vérifier encore, mais aussi polyphonies en flamenco triangulaire, élargissant de leurs mélismes les Rives du Guadalquivir bien au-delà de ses méandres tranquilles. Dans cette dite, première partie, que je traduirai par Première de Convivencias, certaines adaptations et longueurs doivent encore être apportées. Précisions techniques et mises en lumière permettrons certainement de voir briller de mille feu ces diamants brut qui dans un avenir proche seront sertis et brilleront por alégrías, caracoles y fandangos en el mundo del cante et ce n’est pas parce que l’on aime plus une voix ou l’autre que l’on est en droit de dire qu’ils ne maitrisent pas. Il y a là derrière un travail por derecho. Gardons pour los cabales les clés des principes qui ferment les portes du Temples, mais n’oublions pas que celui-ci est la maison de Tous. Pas seulement celui de ceux qui suivent les voix. La raiz nutre, del agua que riega, del sol que calienta y del alma que por soléa nos cuenta siguiryias.
Otros días, otros sitios.
Trois façons de s’assoir pour vois le Monde et la guitare pa’escuchar.
Toque por bulérias, Sanlúcar me gusta a compás, Elche por arriba me lleva a un mundo más cabal. De Almonte o por Almonaster me dicen que esta noche ya va a llover.
Valeis, os quiero, pero no me quereis entender…
Cante Grande, cante Hondo me voy ya camino a Graná poco antes de llegar à Santa Fé, nos pararon, par delà des la vega du Genil. Tierra de Lorca . Adios Niño te dejo con las guapas.
J.M. Izquierdo
Fuensanta la Moneta, Extremo jondo
Fuerza, potencia, raiz y cuerpo…
D’entrée, cela nous prend aux tripes, cela nous prend tellement qu’il va être long de tenir jusqu’au bout. Manuel Lavis se laisse emmener alors même que le châle tournoyant de la Moneta granaína s’arrête puis repart. Des chaises vides longent la scène, noires, métalliques, vides… à l’autre bout de la scène, des hommes se sont réunis, guitarre, cajón et cante. Extremo Jondo, como un poema de Federico, se dessine en une transe de danses que l’on peut lire sur le visage de la petite. Elle vit ses mondes de de la tête aux pieds. Scande son spectacle de multiples pirouettes. On devine des arrêts, recortes de tiempo, que l’on comprend ou pas. Manuel Lavis appliqué, comme transpercé nous montre ses tripes, s’arrache, se déchire. Extremo Hondo. Yunque y romero. Tangos y Jaleos. Plaza Nueva, Carrera del darro au pied de l’Alhambra, rouge sang, juste à côté du Ladrón del Agua, je me laisse emmener vers le lointain Sacromonte. Et toujours la niña tourne et nous emmène, loin très loin, j’ai presque peur de monter por la cuesta del Chapíz. Et puis je tourne à droite, c’est par là qu’elle nous emmène, de l’autre côté de la scène, a tapao, sonidos, tacones, braceos, me voy y vuelvo, claquement et arrêt comme pour nous tenir en suspens. Bientôt nous arrivons et en plus des étoiles, de l’autre côté, en face, dans son écrin on découvre l’Alhambra. Non Mesdames et Messieurs, à Grenade, nous sommes comme cela, tout à une fin. Même le Poète du cante Hondo l’a confirmé de sa vie.
A mi gente, en este 15 de enero 2012, desde Nîmes,
Passe le temps, la niña a grandi, mais elle reste la Niña.
Pas de fin de fiesta ce soir, il pleut à Nîmes, nous sommes en hiver… extremo Jondo.
J.M. Izquierdo
© Joss Rodriguez
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Résumés de FlamencoTV.es
© Joss Rodriguez
1ère partie
Fuensanta la Moneta
Extremo jondo
2ème partie
15 janvier 2012
Théâtre de Nîmes