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Articles et reportages 2009
Interview d’Ana La China
Sonido Negro, Théâtre de l’Alhambra, Genève
les 15 et 16 janvier 2009
Flamenco-Events (F-E) : Bonjour Ana et tout d'abord, bonne année 2009 ! En effet, nous ne nous sommes pas revus depuis début décembre. Comment vas-tu ?
Ana La China (A C) : Bonne année à vous aussi, merci ! Je vais bien et me réjouis de recommencer à danser. Cette année je suis restée à Genève pour les fêtes, mais j'ai tout de même chanté les villancicos ! Je me réjouis d'accueillir mes musiciens demain.
F-E : Tout d'abord, pour que les gens puissent un peu te connaître, racontes-nous un peu qui est Ana, ton parcours, tes buts.
A C : Le flamenco est la passion de ma vie. Il y a 25 ans que je pratique et mon amour pour cet art ne fait que se renforcer. Je suis partie vivre et danser à Grenade, puis, il y a 13 ans, je suis revenue à Genève. J'y ai ouvert mon école pour partager ma passion avec mes élèves, leur transmettre mes connaissances du flamenco. Je poursuis également ma carrière de danseuse dans diverses productions
F-E : Nous sommes à quelques jours de Sonido Negro, le nouveau spectacle qui sera joué à l'Alhambra de Genève les 15 et 16 janvier prochains, comment te sens-tu ?
A C : Bien, c'est un projet qui a commencé à germer il y a plus d' une année et là, il va éclore, la tension est forte. Je me sens assez confiante vis-à-vis du spectacle, même si j'ai bien-sûr aussi le trac. Je sais que ce n'est jamais gagné d'avance, mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que le public partage un beau moment avec nous.
F-E : C'est un beau projet ! Il est né de la rencontre il y a deux ans de Daniel Manzanas, Cristo et José Cortés, Mencho, Edu, ce sera un bel aboutissement non ?
A C : C'est une dynamique de groupe, qui est porteuse et qui donne envie. C'est un travail de fond qui a permis de soigner les tableaux, la musique, les lumières, de donner une touche plus originale.
F-E : Qui est le mentor dans cette création ?
A C : J'ai fait la démarche de monter le spectacle, mais tout le monde apporte sa touche personnelle. C'est ouvert, une création collective basée sur l'interactivité de tous..
F-E : Sonido Negro, Federico Garcia Lorca, Ana La China, il y a une histoire derrière cela ?
Raconte-nous un peu …
A C : Oui, j'ai habité à Grenade, qui est la ville d'origine du poète et dramaturge Federico Garcia Lorca .Dans le texte " Jeu et théorie du Duende " de Federico Garcia Lorca, que j'aime beaucoup,il parle de " sonidos negros " (sons noirs), terme utilisé par Manuel Torres(grand chanteur de flamenco), qui dit que tout ce qui a des " sonidos negros ", a du " Duende ". Dans le flamenco, à mon sens, la recherche du " Duende "(magie du flamenco) est la quête essentielle d'un artiste ,quand ça arrive, c'est la récompense.
F-E : Certains peuvent penser, que finalement les musiciens avec qui tu travailles ne vivent pas en Espagne, donc ne sont pas aussi proches des racines que peuvent l'être ceux qui y résident. Que réponds-tu à cela ?
A C : Dans le flamenco, il y a beaucoup de préjugés et pour moi c'est à combattre. Je me fie à mon oreille et à mon ressenti, je puis affirmer que les cinq sont d'excellents artistes.
F-E : Raconte un peu comment tu perçois et comment se passe l'échange entre vous, les différents protagonistes de ce spectacle. On ne va pas parler de préférence, car je crois savoir que tu as des affinités avec tous, mais donnes-nous plutôt quelques anecdotes.
A C : Depuis 2006, chaque fois que l'on se rencontre, les liens se solidifient. Je pense que c'est primordial, qu'une vraie relation de respect et d'amitié permet d'aboutir à un bon spectacle … Une anecdote ? La dernière fois, une fête au restaurant, tout le monde était très joyeux, ce sont des moments forts, spontanés, qui restent dans le cœur.
F-E : Parle-nous, un peu de Genève en tant que place flamenca. Tu y a une école, c'est ta ville natale. Comment se vit le flamenco ici ?
A C : Pour être une ville en dehors de l'Espagne, Genève a une vie flamenca. J'essaie de le partager au quotidien avec mes élèves. Je veille à nourrir ma vie flamenca en dansant avec des musiciens que j'aime et en retournant régulièrement en Espagne me " baigner " dans la tradition.
F-E : Tu travailles dans le cadre des Ateliers d'ethnomusicologie, cela t'apporte certainement aussi beaucoup de choses de pouvoir être en contact avec des artistes d'autres horizons…. Parle-moi un peu de cela.
A C : C'est enrichissant d'être en contact avec d'autres cultures traditionnelles. Pour ma part, le spectacle de kathak-flamenco " De Benarès à Jerez ", où je partageais la scène avec Ravi Shankar Mishra, m'a permis d'intégrer de nouveaux éléments artistiques.
F-E : Quels sont les projets pour 2009 ?
A C : Alegría y mucho flamenco !
F-E : Un message personnel à faire passer ?
A C : Alegría " pá tó " !
F-E : Merci Ana de ce moment, nous rappelons qu'il y a 2 représentations de Sonido Negro au Théâtre de l'Alhambra les 15 et 16 janvier 2009. Des places sont encore disponibles pour ce spectacle que nous vous conseillons vivement.
J.M. Izquierdo
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