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Articles et reportages 2007

Et votre deuxième bonus, un échange que Flamenco-Events a eu le plaisir d'entretenir

avec Michael Brown, le réalisateur :


Ce n'est qu'en 2001, après 11 ans de séparation géographique et de silence radio quasi-total de mon père, que j'avais décidé de tourner un film documentaire sur sa vie d'artiste flamenco. Il  avait était chanteur-guitariste toute sa vie, un véritable ménestrel d'autrefois; entre-temps il était devenu danseur, ce qui faisait partie de mon sujet. En février 2002, après le tournage de ce film, et malgré l'avant-goût délicieux et le plaisir indéniable d'enregistrer les spectacles 'live' qui en font partie,  je n'avais aucune intention de me lancer dans la réalisation de films ou de captations sur la musique ou la danse. J'avais certes grandi dans ce milieu, mais de là à m'y vouer professionnellement, il y avait un océan - l'Atlantique en l'occurrence.


Presque 3 ans plus tard, lorsque je travaillais à la Barbade sur un téléfilm allemand en tant que 1er assistant, mon père me proposa au téléphone d'enchaîner sans transition sur la captation d'un spectacle flamenco qu'il montait en Californie avec sa femme et José Galván. Je m'y suis opposé formellement, arguant contre avec des conséquences financières insurmontables à prévoir, le gouffre sans fond que pouvait représenter la postproduction, et mes réserves sur le potentiel économique du produit, sans même savoir de quel produit il s'agirait. De plus, l'idée de rentrer à Paris après 4 mois de tournage pour refaire mon sac le jour même et choper le prochain vol pour San Francisco me semblait dérisoire. Mais il a insisté, j'ai fini par céder, et le temps que j'atterrisse en Californie il avait contacté Daniel Villalva, le directeur de la chaîne locale indépendante, et organisé un soutien logistique et technique bricolé mais impressionnant. A peine une semaine plus tard, sans avoir vu la moindre répétition sur scène, je me trouvais aux manettes d'une humble régie analogique avec 5 caméras (mini-DV NTSC!) dans un beau et grand théâtre mais dans des conditions de lumière et de son indignes. Les opérateurs étaient des jeunes gens en difficulté scolaire ou en marge de la société qui participaient au programme de réintégration sociale de la chaîne locale de Daniel. L'un d'eux avait passé plusieurs années en taule pour un homicide présumé. L'ingénieur du son était jardinier et homme à tout faire de profession. L''éclairage était réalisé par le régisseur du théâtre. Il va sans dire qu'il y avait du pain sur la planche.


La première fût un spectacle et un enregistrement haletant bourré à vif des tensions qu'on connaît d'un direct. Mais on n'y voyait rien et le son valait celui d'une casserole déguisée en dictaphone. Les artistes avaient trouvé le moyen d'évoluer exclusivement dans la pénombre, évitant les quelques gouttes insipides de lumière comme si elles allaient leur brûler des trous dans les costumes. Les musiciens semblaient avoir tout fait pour tourner les instruments et leurs voix à côté des micros. Le lendemain, à l'aube, j'avais réuni toute l'équipe pour passer la journée à recréer la lumière et l'enregistrement sonore de fond en comble. Le même soir, la deuxième et dernière du spectacle nous a récompensé d'un "standing ovation" et une expérience artistique que nous n'étions pas près d'oublier. C'est là que j'ai su que cet enregistrement devait donner naissance à un DVD.


J'ai monté le drame Petenera de 26 minutes dans les 8 jours suivants, juste avant mon retour en Europe. La finition du drame dansé, le montage des solos et l'intégration des bonus que j'avais enregistrés en 2001 et 2002 pour mon documentaire ont pris près d'un an de plus. 2006 a été, dans des conditions similaires, l'année qu'il nous a fallu pour créer le DVD et l'emballage et pour monter la structure de production de Music Film Factor. 2007 a été consacré à la stratégie de marketing et de promotion dans l'espoir de retrouver, un jour, notre investissement, aussi modeste fût-il.


Nous avons dû tout apprendre et tout faire nous-mêmes, mon père, Daniel et moi, car nous n'avions pas de moyens pour acheter l'expérience des professionnels compétents. Ce serait mensonge de prétendre que nous n'avons jamais désespéré ou voulu baisser les bras au vu du temps qui filait, mais jamais nous n'avons perdu foi en la volonté de partager ce spectacle avec ceux qui n'ont pu y assister. C'est ce qui nous a motivé jusqu'à ce jour à reproduire aussi fidèlement que possible ce qui s'est passé sur la scène.


Petenera a toujours fait partie de ma vie. Mon père la joue et la chante depuis plus de 35 ans, et de tout son répertoire, c'est, je crois encore aujourd'hui, peut être ce qu'il fait de mieux. En écrivant mon documentaire "Mon Père, son flamenco et moi", j'avais décidé fermement que le film se terminerait par la captation d'une Petenera chantée et jouée par mon père accompagnant sa compagne Elena à la danse. Il ne devait pas en être ainsi - trop de circonstances atténuantes m'ont obligé de me "contenter" de son solo chanté et joué à Planète Andalucía à Montreuil, où nous avions produit le spectacle pour les besoins de tournage du film. Ce 5 Janvier 2002, mon père a chanté Petenera comme il ne l'avait jamais chanté auparavant, et je savais qu'il le chantait pour moi, pour le film, et pour toujours. C'est sans doute pour cela que j'ai cédé à sa persévérance pour réaliser Petenera. Par la suite, nous avions projeté de faire tourner le spectacle en Europe, mais mon père et Elena avaient étés difficiles à convaincre. Pour eux, le sujet était clos; ils voulaient passer à autre chose, ils ne sont plus tous jeunes, et cette page était tournée. C'est tant mieux ainsi, et je ne regrette rien. Ce choix rend encore plus justice à notre travail, et nous savons que le fruit de ce travail réussira à toucher le public, qu'il soit aficionado ou qu'il soit exposé au flamenco pour la première fois.




Michael Brown