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Flamenco-Events Dossiers de presse 2012 Festival Flamenco de Nîmes du 9 au 21 janvier
Flamenco-Events Dossiers de presse 2012 Festival Flamenco de Nîmes du 9 au 21 janvier

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Dossiers de presse 2012



                                                    Festival Flamenco de Nîmes

                                                    du lundi 9 au samedi 21 janvier 2012

                                                    Au Théâtre de Nîmes, à l’Odéon et à travers la ville











Au fil des ans, Nîmes est devenue un des hauts lieux du flamenco en France. Le festival, organisé depuis 1989, soutenu par la Ville de Nîmes, démontre chaque année, un engouement local pour cet art majeur,  né au-delà des Pyrénées. En effet, il existe ici plus qu’ailleurs, un certain hispano-tropisme que ce festival de très grande qualité et de renommée internationale, permet d’assouvir. Plus largement, les amateurs de flamenco viennent de loin, même d’Espagne, pour écouter, voir, chanter et vivre, durant plus de 10 jours, au rythme d’une musique issue du fond des âges, inscrite au Patrimoine mondial culturel et immatériel de l’Humanité.

C’est toute une ville qui, au cœur du souvent austère mois de janvier, enfile ses habits festifs, pour proposer au Théâtre de Nîmes et à l’Odéon, mais également dans les restaurants, les hôtels et les bars, lieux qui constituent une partie de l’âme vivante de notre commune, un éventail complet de manifestations.

En 2012, grâce à l’action de l’équipe du théâtre, des membres de son conseil d’administration et sous l’impulsion de Daniel-Jean Valade, Adjoint à la Culture et à la Tauromachie, la programmation des concerts, spectacles de danse et de musique, est tout à fait remarquable.

Cette année, comme suite à la signature d’une convention partenariale avec les autorités publiques de la communauté autonome d’Estrémadure, à laquelle j’ai participé à la fin du mois de mars 2011, je tiens également à saluer la présence de nombreux artistes venus de cette grande région espagnole du flamenco, qui vont ainsi nous faire découvrir une autre sensibilité de cet art. Je ne serai pas complet sans souligner les projections de films, l’organisation d’un cycle de conférences, les expositions, les stages proposés au Centre culturel andalou et l’action réalisée dans les écoles maternelles de la commune, pour faire comprendre à un très jeune public la dimension artistique du flamenco, sans oublier, bien sûr, les projections nocturnes d’images sur la Maison Carrée, qui vient de finir sa mue, pour offrir à tous ses plus beaux atouts…

Bon festival à chacune et à chacun d’entre vous.


Jean-Paul Fournier

Sénateur du Gard

Maire de Nîmes

Président de Nîmes Métropole


Gracias por todo, Moraíto…


Le flamenco est un navire de haute mer, désormais inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, qui, malgré la crise qui a frappé l’Espagne ces derniers mois, n’a pas ralenti sa vitesse de croisière. Dans la géographie universelle de l’art profond, Nîmes est désormais un port d’attache reconnu, et le festival de janvier est une escale très attendue, aussi bien en France qu’en Espagne. Cette édition 2012 s’ouvre sur un grand souvenir, aujourd’hui bouleversant : l’an dernier au Théâtre, Manuel Moreno Junquera, dit Moraíto Chico, El Morao pour ses proches, le sublime guitariste de Jerez qui a d’ores et déjà marqué l’histoire flamenca, avait offert à Nîmes un concert d’anthologie et personne n’imaginait que ce serait l’un des tout derniers de sa vie. L’immense maestro Moraíto s’est éteint à Jerez, su tierra, le 10 août dernier et Nîmes, qui lui dédie ce XXIIe festival, ne l’oubliera jamais…

Cette année encore, deux semaines durant, c’est toute la diversité du flamenco, et toute sa nouveauté, qui va prendre possession de la cité. Nîmes poursuit son exploration curieuse et méthodique, suit pas à pas l’itinéraire des chefs de file, reste attentif aux innovations, conserve un lien étroit avec le chant, pivot de tout le reste, et tente de repérer les grands de demain. Pas d’exclusive. Pas de dogme. Pas de tabou. Mais le désir clair et ferme de refléter au plus près la réalité et la sincérité du flamenco de ce temps…

Les enfants eux-mêmes, c’est maintenant une tradition, seront de la fête avec Flamencoland, un parc thématique flamboyant imaginé par la chanteuse Laura Vital et la superbe danseuse nîmoise Chely « La Torito » captivera les tout petits avec Mamzelle FlamenKa, conte magique original.

Dans l’univers du baile, on retrouvera Fuensanta « La Moneta », dont on pourra mesurer la spectaculaire progression, ou la jeune nîmoise Eva Luisa, symbole à elle-seule d’une nouvelle génération de flamencos français. Durant la quinzaine, d’autres grands danseurs jailliront au fil des récitals : Marco Flores avec Juan Ramón Caro, Juan de Juan avec Niño Josele ou les bouillants Junior et Tomasito avec Diego Carrasco. Mais dans ce monde foisonnant, en évolution constante, c’est encore le retour d’Israel Galván, plus intérieur, plus énigmatique, qui reste comme chaque fois un événement. Et la jeune et explosive Rocío Molina, elle aussi

danseuse iconoclaste lancée à mille à l’heure, revendiquera à distance son influence et sa modernité. Le baile ne cesse d’évoluer, de s’élever, de se renouveler et Nîmes a la chance rare de vivre en direct cet âge d’or.

Les guitaristes éclosent eux-aussi comme fleurs au printemps. à chacun sa couleur, à chacun son style. Le maestro sévillan Manolo Franco est guitariste de luxe du spectacle Convivencias et Eduardo Trassierra, vainqueur du concours de Cordoue 2004, est le complice très inspiré de Rocío Molina. Juan Ramón Caro le catalan est tout en délicatesse et subtilités ; Niño Josele, gitan d’Almería féru de rythmes latinos ou de jazz, est un aventurier magnétique et le nîmois devenu andalou Antonio Moya est un accompagnateur plus profond, plus exigeant que jamais.

C’est d’ailleurs lui qui soutiendra tout en puissance et sensibilité deux très grands chanteurs d’une absolue sincérité : le sévillan José de la Tomasa, descendant de Manuel Torre et modèle de rigueur sans effet, et la reine de Lebrija Inés Bacán, voix d’ange et légataire du flamenco gitan le plus pur. On entendra aussi, chair de poule annoncée, les déchirures et le swing contagieux d’El Capullo, le payo gitanissime de Jerez. Et on découvrira quatre chanteurs en pleine ascension qui annoncent le renouveau : Laura Vital, par ailleurs en duo avec le poète José María Velázquez-Gaztelu  ou au cœur du spectacle pour enfants Flamenco Land, l’étoile montante Rocío Marquez, le bouillant Niño de Elche ou la très séduisante María Toledo, première pianiste-chanteuse de l’histoire, déjà coqueluche des medias.

Il y aura enfin des territoires méconnus, ou insolites. Les contacts chaleureux noués par le Théâtre de Nîmes avec la Junta d’Estrémadure permettront de présenter avec Tangos y Jaleos toute la richesse et l’originalité du flamenco gitan de cette province voisine de l’Andalousie. Pour la première fois en France, la danse du vieux Peregrino, la guitare de Miguel Vargas ou les voix âpres, authentiques d’Alejandro Vega et de La Kaita vont réparer une injustice. Pour clore le périple, Junior et Tomasito, rappeurs flamencos, danseurs hip hop, diables du rythme, allumeront le dernier incendie. Et c’est le plus nîmois des maestros de Jerez, l’infatigable pyromane Diego Carrasco, qui sera leur maître de cérémonie…


François Noël

Directeur du Théâtre de Nîmes


Vicente Escudero (1885-1980)


Né à Valladolid, où il débute à l’âge de treize ans, il s’expatrie en 1908 au Portugal, puis à Paris, où il présente, salle Gaveau, son premier récital de danses espagnoles en 1922. Il se produit le plus souvent avec Carmen García, mais aussi avec La Argentina et Pastora Imperio. En 1926, sur la recommandation de Manuel de Falla, il crée à Paris sa version de L’Amour sorcier. Rénovateur du flamenco, opposé aux abus de maniérisme, il est le premier à danser la seguiriya en 1940.

Sa réputation internationale se construit lors de tournées en Argentine, aux États-Unis, puis dans toute l’Europe. Figure centrale de la danse espagnole du XXe siècle, il consigne ses pensées dans deux ouvrages essentiels, Mi baile (1947) et Decalogo del baile flamenco (1957).

Artiste complet, il est aussi l’auteur de nombreux dessins et peintures. Pour cette nouvelle édition, le Théâtre de Nîmes s’est rapproché de José de la Vega, danseur-chorégraphe, mémoire vivante de la collection de peintures et de dessins de Vicente Escudero.

L’affiche du festival 2012 reprend une œuvre de ce dernier, artiste-peintre exceptionnel !


Musique - à partir de 6 ans

Flamenco Land

Mercredi 11 janvier 2012 à 18h30

Théâtre de Nîmes

Chant Laura Vital
Guitare Niño Manuel
Danse Juan Amaya “Pelón”, Raquel Villegas
Percussion Luati
Narration Francisco Javier Caballero

Avec la participation des enfants de la classe de Rafaële Baptiste, école Pierre Semard, Nîmes


La chanteuse Laura Vital et sa troupe survoltée revisitent l’univers du flamenco au fil d’un parcours éclectique et généreux.

Le flamenco n’a pas de frontières, il est capable de toucher tous les publics, toutes générations mêlées, il exprime à la fois la diversité et la tolérance de ses origines, il se doit d’être transmis aux non initiés, dont les enfants. C’est sur ce constat que s’est construit Flamenco Land, un spectacle jubilatoire, capable à lui seul de révéler quelques unes des facettes les plus spectaculaires de l’art des andalous.

L’exploration ludique et sensible imaginée par la chanteuse Laura Vital est une croisière musicale endiablée qui remonte le cours du fleuve au fil de tangos, fandangos, seguiriyas, cantiñas, guajiras ou bulerías égrenés de port en port. à chaque fois, au hasard d’un chant, d’une danse, d’une pièce instrumentale, alternent la gravité et l’euphorie, l’émotion pure ou la légèreté. Le flamenco épouse et reflète toutes les nuances de l’âme humaine, il se souvient de la douleur ancienne comme des joies partagées, il restitue tous les éclats des cultures parfois lointaines dont il s’est nourri.

Dans ce parc thématique où déambule l’acteur Fran Caballero, la voix de Julia Oliva balise le voyage et dénoue quelques énigmes. La « noria » est symbole d’éclectisme, le train parcourt l’Andalousie, la route du duende se perd dans les nuages, le café cantante évoque l’âge d’or de l’aube du XXe siècle, le navire des découvertes résonne des chants de « ida y vuelta » et le feu d’artifice final fait exploser la bulería, hymne festif indémodable.

Laura Vital, en parallèle de sa jeune et impressionnante carrière de soliste, signe ici un spectacle décapant, rafraîchissant, aux côtés de jeunes artistes déjà renommés : le guitariste Niño Manuel, les danseurs Juan Amaya « Pelon » et Raquel Villegas ou le percussionniste Luati.


Danse - à partir de 3 ans

La Fabuleuse histoire de MamZelle FlamenKa

Du 9 au 17 janvier 2012

Dans les classes Maternelles de Nîmes - Durée 30mn


Le spectacle pour tout petits imaginé et dansé par la nîmoise Chely « La Torito » est une initiation émouvante et magique.

Chely « La Torito », danseuse de fougue et de générosité, a trouvé d’instinct une manière originale de transmettre sa flamme aux plus jeunes. Elle s’est souvenue de son propre parcours, de ses émotions, de son émerveillement et a simplement ressenti le besoin de faire partager sa passion heureuse.

Le petit rat de l’opéra nourri dès l’enfance aux envolées de Pavarotti a vécu comme un choc la découverte du flamenco lors d’une fête à Nîmes et la petite danseuse s’est peu à peu métamorphosée. Elle a troqué son tutu pour une robe à volants, a laissé les pointes pour les zapateados, a glissé des voix d’opéra vers le cante de Camarón ou de Lole Montoya et s’est jeté tout sourire dans les flammes.

Chely « La Torito » est devenue une vraie belle danseuse flamenca, partout remarquée pour son énergie, sa sensualité, sa joie de vivre et ce spectacle pour enfants est une émouvante autobiographie.


Musique

Tomatito - Luz de guía

Vendredi  13 janvier 2012 à 20h

Théâtre de Nîmes

Guitare Tomatito

Deuxième guitare El Cristy

Chant Morenito de Illora, Simon Roman

Percussion Lucky Losada

Danse José Maya


Pendant près de vingt ans, il a été le complice de Camarón. Guitariste au sommet, il rend hommage à son guide lumineux. Concert pour l’histoire.

C’est un concert pour l’histoire. Un émouvant retour sur l’une des sagas les plus glorieuses du flamenco. Avec Luz de guia, joliment sous-titré « El destello eterno » (l’éternel éclat), José Fernandes Torres, dit Tomatito, a décidé de retrouver le fil de la formidable histoire qu’il a partagé avec Camarón de la Isla, son frère, son modèle, son étoile.

Pour Nîmes, cet hommage du grand guitariste gitan d’Almería à José Monge Cruz, disparu le 2 juillet 1992, prend aujourd’hui un écho particulier. C’est ici, dans les arènes alors couvertes, que Camarón et Tomatito ont partagé leur avant-dernier récital : tous ceux qui étaient présents, ce 24 janvier 1992, se souviennent des dernières étincelles de la voix magique de Camarón et de la manière dont Tomatito avait soutenu, porté son compagnon avec une infinie douceur. Frissons intacts…

Mais ce n’est pas le seul motif d’émotion. Avec la disparition cet été de l’immense Moraíto Chico, la présence à Nîmes de Tomatito, l’autre grand guitariste gitan de sa génération, est en soi tout un symbole. Une occasion exceptionnelle de rendre un hommage vibrant à ces artistes qui auront marqué leur époque.

Tomatito n’a jamais tourné la page de son éblouissant duo avec Camarón mais il a suivi sa route en beauté, vers le haut, sans concession. Fort de son élégance innée, de la fluidité lumineuse de son jeu et d’une exigence professionnelle rare, il a multiplié les expériences ou les défis sans jamais se perdre en chemin. Il a pu ainsi se frotter au jazz (avec le pianiste Michel Camilo), au théâtre (Madre Caballo, pièce d’Antonio Onetti), au cinéma (Vengo de Tony Gatlif, Flamenco, Flamenco de Carlos Saura), au classique (son magnifique Sonanta Suite, enregistré avec l’orchestre national d’Espagne) et a enchaîné des albums d’anthologie, primés et encensés dans le monde entier (Paseo de los castaños en 2000, Aguadulce en 2004, Spain Again avec Michel Camilo en 2006, Sonata Suite en 2010).

Parcours foisonnant, tournées incessantes, créativité bouillonnante, Tomatito poursuit sa route sans trembler, sûr de son cap, plus que jamais maître de son art. L’homme et l’artiste sont en état de grâce et l’aura de Camarón ne s’est jamais éloignée. Elle est la lumière intacte qui guide ses doigts…


Concert acoustique

La Música de los Espejos

Samedi 14 janvier 2012 à 17h

Lieu à déterminer

Poèmes, récitant  José María Velázquez-Gaztelu

Chant Laura Vital

Guitare  Eduardo Rebollar


La Música de los Espejos relie musique flamenca et poésie. José María Velázquez-Gaztelu, poète, Laura Vital, chanteuse et Eduardo Rebollar, guitariste dialoguent en douceur.

Voilà une rencontre inédite, originale, entre poésie et cante, entre un poète passionné de flamenco et une chanteuse intimement reliée au monde de la poésie. José María Velázquez-Gaztelu, né en 1942 à Cadix, est journaliste, documentariste, écrivain et avant tout grand connaisseur et fervent aficionado de tout l’univers du flamenco. C’est la passion de sa vie, la source inépuisable de son inspiration.

Co-scénariste des célèbres séries télévisées Rito et geografía del cante y del baile (plus d'une centaine d'émissions !), fondateur et présentateur depuis 1984 de Nuestro flamenco sur Radio Clasica, conférencier dans le monde entier, José María est aussi l’auteur de très nombreuses coplas ou poèmes, sa manière à lui de rejoindre le cercle des artistes qui ont éclairé sa vie.

Face à Laura Vital, la chanteuse de Sanlucar de Barrameda, et au grand guitariste sévillan Eduardo Rebollar, José María évoque les chemins entrelacés de sa poésie et du flamenco, restitue quelques-uns des grands moments de sa vie partagés avec des monstres sacrés puis écoute ses poèmes métamorphosés par la voix, par la guitare. Cette copla de solea, par exemple :


               « En tus ojos brilló un dia

               La luz que siempre busqué

               El tiempo la marchitaba

               Y ahora es rosa de papel »…


(Dans tes yeux un jour brilla / La lumière que je cherchais / Avec le temps elle s’est fanée / Et n’est plus maintenant qu’une rose de papier)


Musique

1ère et 2ème partie

Samedi 14 janvier 2012 à 20h

Théâtre de Nîmes

José de la Tomasa

1ère partie

Chant José de la Tomasa

Guitare Antonio Moya


José de la Tomasa, savoir, puissance, rigueur. Cante grande.

Le sévillan José de la Tomasa, soixante ans, est au sommet de la maturité et maîtrise son répertoire encyclopédique avec la puissance et la stature d’un ténor d’opéra. Flamenco de sang et de chair, nourri dès l’enfance par la langue musicale des Torre, sa famille, un temps attiré par le blues et la soul music,  José de la Tomasa est aussi l’auteur de nombreuses coplas raffinées qui émaillent son tour de chant. Le flamenco est sa langue natale et il n’a eu de cesse de l’épurer, de l’améliorer, de la grandir. Il se veut d’abord serviteur de son art, et non l’inverse, maillon d’une longue chaîne de chanteurs sincères, exigeants, perfectionnistes, humbles. Membre de la caste étroite de ceux qui perpétuent la vérité du cante.

En marge de sa carrière, il enseigne le chant depuis de longues années à la fondation Cristina Heeren de Séville. à la guitare, le nîmois Antonio Moya, désormais pur andalou enraciné à Utrera, devenu l’un des grands accompagnateurs de ce temps (voir note concert du samedi 21 janvier où il accompagnera Inés Bacán).


Musique

El Capullo de Jerez

2ème partie

Chant El Capullo

Guitare Periquin

Palmas Jesus Flores, Juan Flores


El Capullo, voix déchirée, au comble de l’émotion.

El Capullo vient d’une autre planète, les quartiers gitans où il a grandi et côtoyé, lui le non gitan, toutes les fêtes, nuits sans fin et dialogues tumultueux qui nourrissent toujours la fièvre flamenca de Santiago, San Miguel ou la Asunción.

Intuitif, bohême, écorché vif, El Capullo a tout appris d’instinct à l’école de la rue et des comptoirs de bars, indifférent aux dogmes, écoles ou théories de la flamencologie. C’est un homme du peuple, un payo gitanissime, servi par une voix déchirée et poignante.

Depuis dix ans, il impose partout son regard halluciné, sa présence vibrante et son don du compas propre à Jerez. Il est dans sa bulle, inclassable, ne se fie qu’à l’inspiration du moment et se moque des règles de l’art. Sa carrière marche fort ? Tant mieux mais il n’a rien calculé, rien maîtrisé. Miguel Flores Quirós, dit El Capullo aurait très bien pu rester chanteur obscur, vivotant comme tant d’autres dans les tavernes ou festivals d’été. Cela n’aurait rien changé. Rien ne pourra le changer…


Musique

1ère et 2ème partie

Dimanche 15 janvier 2012 à 18h30

Théâtre de Nîmes

Convivencias

1ère partie

Chant Laura Vital, Rocío Marquez, Niño de Elche

Guitare Manolo Franco


Autour du maître guitariste Manolo Franco, Laura Vital, Rocío Marquez et Niño de Elche sont les promesses de demain.

Manolo Franco le sévillan, guitariste d’expérience, grand accompagnateur formé à l’école de Manolo Baron ou Antonio Osuna, compagnon de route des frères Mairena, de José Mercé, Carmen Linares (entre autres), joue ici les patriarches ou les jardiniers. Convivencias, au sens propre « vies en commun », c’est l’inverse de la compétition pour trois jeunes chanteurs surpris en pleine ascension. Ils ont choisi le dialogue, le partage, la cohabitation et expriment avec générosité toute la richesse des nouveaux courants de ce temps.

Laura Vital, la sanluqueña, très présente dans cette édition 2012, confirmera son impressionnante maîtrise des styles les plus divers dont ce palo des roses pratiquement disparu qu’elle a sauvé de l’oubli et restauré. Née à Cadix en 1980, licenciée en psychologie, formée à la fondation Heeren et vainqueur du concours des jeunes interprètes de la Biennale de Séville en l’an 2000, Laura Vital Galvez  est depuis l’un des porte-drapeaux d’une nouvelle génération de chanteurs remarquables, à la fois novateurs et passionnés par la tradition. Très attachée à son territoire d’origine (entre Cadix et Sanlucar), elle excelle notamment dans toute la gamme des cantiñas propres à cette région…

Née en 1985 à Huelva, la terre du fandango, élève surdouée dès l’âge de 9 ans des cours de chant de la peña flamenca de sa ville, Rocío Marquez a déboulé dans la cour des grands en 2008 en remportant le célèbre concours de chant de La Union. Rocío, c’est d’abord une présence, une élégance sensible, une voix d’une pureté rare, capable d’émouvoir ou de troubler un large public. Certains puristes font parfois la moue, évoquent sa verdeur ou sa fragilité, mais Rocío Marquez suit sa route en douceur, avec grâce et obstination. Elle a déjà un style bien à elle  et sait mieux que personne tout ce que le cante exige de travail et de sacrifices. Les aficionados nîmois vont découvrir une perle rare…

Niño de Elche, lui, est déjà, malgré son âge (27 ans), un professionnel aguerri et éclectique, capable d’alterner les récitals traditionnels avec un spectacle en hommage au poète Miguel Hernandez, à la fois passionné de flamenco, de musique métal et fervent admirateur du troubadour Paco Ibañez. Artiste engagé et grand voyageur, formé dès son adolescence par des chanteurs comme Calixto Sanchez ou José de la Tomasa, détenteur d’une kyrielle de prix glanés dans toute l’Andalousie et déjà rompu aux tournées internationales, il est un jeune homme en quête d’absolu et d’aventures, un humaniste cultivé et curieux, un flamenco lucide et libre. Il ne ressemble à personne et c’est exactement ce qu’il voulait.


Danse

Fuensanta « La Moneta » - Extremo Jondo

2ème partie

Danse Fuensanta « La Moneta »

Chant Miguel Lavis

Guitare Miguel Iglesias

Percussion Miguel « El Cheyenne »


Fuensanta « La Moneta » avait ébloui Nîmes en 2007. La danseuse de Grenade revient épanouie…

Elle a choisi le dépouillement, le retour aux racines, à la source et Extremo Jondo, son dernier spectacle, marque une étape importante dans son parcours. Au cœur du brasier, il y a le chant (Miguel Lavis) et la guitare (Miguel Iglesias) et Fuensanta offre toute l’ampleur et la profondeur de sa danse à cette voix qui a tout déclenché.

Voilà le seul fil rouge de ce périple épuré et bouleversant : la danse naît du chant, elle en est le prolongement charnel autant que spirituel et ce dialogue essentiel ne souffre aucun compromis, aucun effet de manche. Danse de l’intériorité qui déploie peu à peu tous les sentiments, toutes les subtilités du flamenco. Fuensanta souffre, aime, exulte, se révolte, elle est tour à tour effrayante, fragile, blessée, radieuse mais au détail près, sans un geste de trop.

Fuensanta, « granaina » pur sucre, « gitana » d’anthologie, poursuit son ascension avec éclat et rigueur. Formée dans les tablaos ou cuevas du Sacromonte, le quartier historique des gitans de Grenade, la surdouée précoce refuse plus que jamais toute facilité. Élève des plus grands (Manolete, Javier Latorre, Juana Amaya), elle a peu à peu imposé sa force dramatique, a bouleversé le jury du concours de La Union en 2003, conquis les publics du monde entier avec la même ferveur, le même désir de progresser encore et encore vers un idéal de danse débarrassé de toutes fioritures, de toute séduction apparente.

On a parlé à son propos de Carmen Amaya mais elle est déjà « La Moneta »...


Musique

Juan Ramón Caro - Rosa de los vientos

Mardi 17 janvier 2012 à 20h

Théâtre de Nîmes

Guitare Juan Ramón Caro

Danse Marco Flores

Chant José Martín « Salaito »

Percussion David Dominguez

Palmas Juan Mateo, Iván Alcalá


Le guitariste raffiné parcourt en douceur tous les territoires du flamenco. Rosa de los vientos reflète toute la sensibilité de son jeu.

Fils d’un chanteur renommé, né à Barcelone en 1972, Juan Ramón Caro est un guitariste du troisième type, aussi à l’aise dans l’accompagnement des maîtres du chant (Enrique Morente, Mayte Martín, Miguel Poveda) et de la danse (Belén Maya) que dans ses récitals en solo.

Fin connaisseur de l’histoire du flamenco, influencé par toutes les évolutions de son temps, compositeur raffiné, il s’est imposé partout pour son toque tout en nuances et délicatesse, capable aussi de puissance et de profondeur. La Rosa de los vientos, titre de son dernier album, est l’occasion de mesurer l’étendue de son jeu.

Régulièrement invité dans tous les grands festivals du monde (dont New-York et Tokyo), réclamé par de nombreux chanteurs et danseurs, Juan Ramón est l’un des grands guitaristes de sa génération. Pour ce spectacle sans concession, deux invités de choix : le chanteur José Martin « Salaito » et le danseur Marco Flores.


Musique

1ère et 2ème partie

Mercredi 18 janvier 2012 à 20h

Théâtre de Nîmes

María Toledo

1ère partie

Piano, chant María Toledo

Guitare Jesus Del Rosario

Percussions Luky Losada

Violon David Moreira

Contrebasse Yelsy Heredia


Pianiste, chanteuse, on dit qu’elle est la nouvelle image du flamenco. Une voix à découvrir.

En première partie, une découverte pour Nîmes, déjà une révélation au-delà des Pyrénées. Avec son élégance, ses diplômes de droit ou ses prix du conservatoire, la première pianiste-chanteuse de l’histoire est, dit-on, « la nouvelle image » du flamenco. Avec de tels atouts, la belle originaire de Tolède (d’où son nom), ville où le flamenco reste une bizarrerie, a d’abord attiré les medias en mal de sensations.

Mais lorsqu’elle s’installe en scène face à son piano, forte du soutien de musiciens et palmeros hors-pair, c’est sa voix qui émerge et gomme tout le reste. Car María Toledo vit et vibre flamenco, un flamenco sans maniérisme dont elle maîtrise déjà rythmes et nuances.

Lauréate de plusieurs prix importants, invitée dans les récents spectacles de Manolo Sanlucar, Pepe Habichuela ou Rafael Amargos, habituée des plateaux télés, elle vient de sortir son deuxième album, Uñas rojas, et ne cache pas ses ambitions. Artiste atypique et glamour, groupie de la Niña de los Peines ou de Manolo Caracol, María Toledo n’a pas investi le mundillo du flamenco pour y faire de la simple figuration…


Musique

Niño Josele

2ème partie

Guitare Niño Josele

Basse Alain Pérez

Percussion Israel Suarez « Piraña »

Chant David Maldonado

Danse Juan de Juan


Élégant, surdoué et inclassable, flamenco puro passionné de jazz, le guitariste gitan d’Almería est un artiste en liberté.

Le guitariste Niño Josele est un inclassable au physique d’acteur. Mais on n’est pas au cinéma. Niño Josele, élevé à la Chanca, le sanctuaire gitan d’Almería, est né flamenco, formé par son père guitariste, imprégné dès l’enfance par la musique des siens et a très tôt imposé sa liberté, son désir d’ailleurs.

Flamenco instinctif et surdoué, il a d’abord suivi la voie classique des concours, festivals, tablaos puis s’est passionné pour le jazz latino, grâce, entre autres, au trompettiste portoricain Jerry Gonzalez.

Après sa rencontre avec le pianiste cubain Bebo Valdes et la découverte de Bill Evans, son idole, il a bifurqué vers l’univers du jazz, a multiplié les expériences, s’est ouvert, selon ses mots, « à toutes les folies de la musique ». Le flamenco est resté pivot, socle indestructible de son itinéraire foisonnant et la manière dont il revisite aujourd’hui son monde originel est une révélation.

Niño Josele et son quintet sont de fascinants explorateurs.



Danse

Israel Galván - La Curva

Jeudi 19 janvier 2012 à 20h

Théâtre de Nîmes

Danse et chorégraphie Israel Galván

Piano et composition Sylvie Courvoisier

Cante jondo Inés Bacán

Compás Bobote


Nîmes suit pas à pas son voyage initiatique vers les sommets du baile et son dernier cri, La Curva, frôle une fois encore les nuages...

Galván est à la fois oiseau blessé et moine du désert, danseur qui bouscule un à un tous les codes ou repères visibles du flamenco ou de la danse tout court. Ce type est un extra-terrestre, un cerveau en ébullition posé dans un corps tendu à se rompre, un visionnaire qui ose justement mettre en scène, et en musique, ce que personne ne devrait entrevoir. Il est, au sens strict, un artiste dérangeant, un de ces créateurs qui griffent, mordent, secouent jusqu’aux limites du supportable et qui, pour cette intransigeance même, marquent leur époque pour longtemps. Alors, oui, on a le droit de ne pas aimer cette folie orgueilleuse et torturée ou même de la fuir pour s’en protéger. Mais tous ceux, les bienheureux, qui ont baissé la garde et se sont abandonnés toutes ces dernières années aux délires rigoureusement pensés de ce corps tombé du ciel, leur vie en a été changée. Le flamenco réinventé par Galván, ce n’est pas seulement de la danse. Plutôt une catharsis.

Ce soir, le voyage se poursuit et Galván se replie, se dépouille, cherche encore et encore le flamenco pur et dur, l’essence même de l’art tout court. Tout est dans le détail millimétré, dans le point de rupture proche, dans le silence provoqué. Surtout pas d’artifice, de démonstration, de bavardage inutile. Pour cette « courbe » où il veut se fondre et exhumer le flamenco des grands fonds, il y a d’abord les palmas de son vieux complice Bobote, mage truculent du compas. Il y a aussi deux femmes, deux héroïnes essentielles à sa quête. La pianiste Sylvie Courvoisier, à la fois virtuose du classique et des musiques contemporaines, élargit l’univers musical du danseur, se joue des frontières ou des chapelles.

Et c’est Inés Bacán, la voix pure et primitive, intacte, détentrice malgré elle de tous les héritages gitans de basse Andalousie, qui incarne l’idéal à l’origine de tout : le flamenco tel quel, brut et sauvage, proche de sa vérité.


Musique

De Tangos y Jaleos

Vendredi 20 janvier 2012 à 20h.

Théâtre de Nîmes

Raza Flamenca, Extremadura

Chant La Kaita, Alejandro Vega, Dominguo « El Madalena»

Danse Antonio Silva « El Peregrino »

Guitare Miguel Vargas, Juan Vargas, Nene Salazar

Percussion Francisco Suárez « Kiko »


Invitation au voyage… Un flamenco âpre et authentique, injustement méconnu.

Hormis le grand chanteur Porrina de Badajoz (disparu en 1977), la superbe province proche du Portugal n’a guère fait parler d’elle dans l’histoire du flamenco et s’est retrouvée de fait éclipsée par sa voisine andalouse. L’Estrémadure, très ancienne terre d’asile des gitans de la péninsule, a pourtant préservé et perpétué un art flamenco populaire et festif, basé sur des styles originaux de tangos et jaleos qui lui sont propres. Replié sur les îlots gitans souvent précaires des centres urbains, dont la célèbre Plaza Alta de Badajoz, ce flamenco spontané et familial a survécu aux mutations sociales, à la marginalité, aux modes du temps. Il est à la fois signe identitaire, symbole de résistance et témoin émouvant d’une culture en sursis.

Le Festival de Nîmes et la Junta d’Estrémadure ont su nouer des liens étroits afin de présenter pour la première fois en France ce spectacle original qui avait été l’une des révélations de la dernière Biennale de Séville. Parmi tous ces artistes (ils ne sont pas tous professionnels), émergent la guitare d’exception de Miguel Vargas, la danse bouleversante du vieux « Peregrino » ou les voix d’El Madalena et d’Alejandro Vaga, tous détenteurs orgueilleux des sons et rythmes de leur terre d’origine. Mais c’est sans doute La Kaita, la flamenca sauvage aux yeux verts, qui sait comme personne se livrer corps et tripes au cante grande. Le chant de La Kaita est brûlure, rugissement, incantation et les admirateurs du cinéaste Tony Gatlif se souviennent de ses apparitions incendiaires dans Latcho Drom (1992) et Vengo (2000).


Danse

Eva Luisa - Acuérdate

Vendredi 20 janvier 2012 à 22h30

Odéon

Danse Eva Luisa

Chant Niño de Elche, Alicia Acuna

Guitare Antonio Moya, Cristobal Corbel

Percussion Juan Manuel Cortes


Dans son spectacle Acuérdate, la danseuse nîmoise témoigne du culot des jeunes flamencos de France.

Elle a du charme, de la sensibilité, de la ténacité mais aussi une belle énergie. Elle illustre à elle-seule l’enracinement du flamenco dans sa ville et l’audace tranquille de sa génération. Complice du gitan Juan Manuel Cortes, neveu du guitariste Antonio Cortes et percussionniste raffiné, Eva a fondé avec lui sa compagnie dès 2007 et enseigne le baile aux quatre coins du sud de la France.

Élève de Karine Blusher puis de Melinda Sala, autre danseuse nîmoise qui avait triomphé l’an dernier à l’Odéon, elle a parcouru l’Espagne aux côtés des plus grands, d’Andrés Marin à Eva Yerbabuena, d’Andrés Peña à Juana Amaya. Ses premiers spectacles ont été applaudis partout en France, elle a remporté en 2009 le prix « jeunes espoirs » au festival de Genève et se produit régulièrement en Espagne où elle parfait sa formation auprès de danseuses comme La Lupi ou Manuela Carpio.

Travailleuse intraitable, adepte d’un flamenco à la fois traditionnel et ouvert aux nouvelles influences, Eva n’est pas seulement danseuse de grâce et de légèreté. Cette jeune femme obstinée a du charisme et l’avenir lui sourit. Pour elle, ce rendez-vous de l’Odéon, la salle culte des artistes du cru, a déjà des airs de consécration.

Acuérdate, souviens-toi !, est le troisième spectacle de sa jeune compagnie.


Concert acoustique

Inés Bacán - Antonio Moya

Samedi 21 janvier 2012 à 17h

Lieu à déterminer

Chant Inés Bacán

Guitare Antonio Moya


Inés est une reine, une voix d’ange surgie du puits sans fond du flamenco gitan. A ses côtés, son frère de cœur : le guitariste Antonio Moya.

Voir Inés dans l’intimité, saisir les nuances de son regard couleur d’océan, surprendre son sourire lumineux puis s’abandonner et se perdre dans le flot majestueux de son cante est un don du ciel. Inés, héritière des Pinini de Lebrija, jeune sœur du regretté Pedro Bacán, le guitariste qui a marqué son époque, n’est pas une artiste ordinaire, une professionnelle comme on l’entend. Réservée et modeste, elle qui aujourd’hui est réclamée à cor et à cris sur toute la planète flamenca ne s’est jamais sentie chanteuse de métier. Parce que justement, ce n’est pas son métier.

Pendant des années, elle est restée muette, ou si discrète, y compris dans les fêtes familiales, et c’est Pedro, artiste d’une rare intelligence, qui a le premier perçu le diamant de sa voix. Car Inés ne calcule rien, ne prévoit rien, ne travaille rien. Ce cante qu’elle porte en majesté est un souffle intérieur, la psalmodie d’une mémoire intacte qui jaillit seule, malgré elle. Inés n’est pas chanteuse. Inés est le chant. C’est lui qui est en elle, depuis l’enfance, c’est elle qui sait d’instinct comment le libérer.

Pour ce concert acoustique d’exception, elle retrouvera Antonio Moya, son presque frère, son complice si attentif, capable aujourd’hui plus encore de deviner et de porter toutes les nuances de son chant.

Antonio le nîmois s’est enraciné depuis plus de vingt ans en Andalousie, à Utrera, la ville de son épouse Mari Peña, elle aussi grande chanteuse, elle-aussi reliée au clan historique des Pinini. Antonio, aujourd’hui, est un guitariste profond, puissant, exigeant, un humaniste rigoureux, sensible, qui ne lâchera rien de son idéal. Il est devenu plus flamenco que les flamencos andalous, il est, lui le payo, le plus gitan d’entre eux et tout ce que lui a transmis Pedro Bacán, le meilleur ami de sa vie, il le porte et le grandit jour après jour, pas mal de nuits aussi.

Cet héritage là, il le défendra bec et ongles, jusqu’au bout, et sa guitare n’a pas tout dit.


Danse

Rocío Molina - Vinática

Samedi 21 janvier 2012 à 20h

Théâtre de Nîmes

Danse et chorégraphie Rocío Molina

Dramaturgie Roberto Fratini

Guitare Eduardo Trassierra

Chant, mandoline alto José Angel « Carmona »

Palmas et compás José Manuel Ramos « El Oruco »


Avec Vinática, son dernier incendie, Rocío la bombe balaie tout sur son passage et poursuit son ascension.

Nîmes l’avait découverte avec Almario en 2008 puis dans Mujeres l’année suivante, aux côtés de Merché Esmeralda et Belén Maya. A chaque fois, un choc. Ce petit bout de jeune femme (28 ans cette année), originaire de Málaga, est dans le civil une andalouse anodine, moderne, chaleureuse, bien dans sa peau. Mais dès qu’elle met le pied sur scène, elle est méconnaissable, survoltée, habitée, explosive. La danse est son démon intime et elle y ose tout, jusqu’au vertige, jusqu’à la transe, prête à toutes les audaces, à toutes les transgressions. 

En quelques années vite avalées, la petite malagueña a tout bousculé : elle était il y a peu une curiosité, un phénomène ; elle est désormais le symbole d’une avant-garde, pionnière d’une danse flamenca résolument tournée vers l’avenir. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas traîné en route. Elle quitte Málaga pour Madrid à 13 ans, découvre le Japon et les USA à 17 ans au sein de la compagnie María Pagés, se produit en soliste deux ans plus tard et s’offre même, au City Center de New York, un duo avec Israel Galván. Mise en bouche.

Elle monte son premier spectacle en 2005, El Eterno retorno, enchaîne en 2006 avec Turquesa como el limón et crée Almario en 2007 à Jerez. Prix national de danse 2010, enchaînant sans cesse les tournées en Europe et dans le monde entier, Rocío a imposé son style, sa manière très personnelle de fondre ingénuité et puissance, sensualité et profondeur.

Comme l’a écrit Juan Verguillos, critique du Diario de Sevilla, « Rocío est plusieurs danseuses en une et détient la stupéfiante capacité d’assimiler à son propre style les formes les plus éloignées ».

Avec Vinática, son dernier spectacle, elle déambule verre en main et déjà se souvient. Sans aucune modération…


Musique

Le Théâtre de Nîmes et Paloma présentent

Raperos Canasteros

Samedi 21 janvier 2012 à 22h30

Odéon

Avec Junior Minguez, Tomasito, Diego Carrasco

Percussion Ane Carrasco

Guitare Curro Carrasco

Basse Ignacio Cintado


Junior et Tomasito, rappeurs flamenquissimes, sont de jeunes flamencos survoltés. Diego Carrasco, le roi du rythme, est leur parrain idéal.

Raperos canasteros, au sens propre « rappeurs vanniers », est un spectacle choc et swing où les descendants de ces gitans voués à des métiers de survie et au flamenco des origines osent se moquer (en douceur) de la tradition.

Junior et Tomasito, comme tant d’autres jeunes gens de leur génération, ont été à la fois bercés par le flamenco familial et se sont passionnés pour les rythmes de leur temps. Ils ont décidé l’un et l’autre d’affirmer sans détours ces influences apparemment contradictoires. Et Diego Carrasco, gourou de Jerez et maître du compás, est bien leur parrain idéal.

Junior Miguez, élevé à Triana et nourri de culture flamenca, a vécu sa découverte du hip hop, de la break dance ou du rap comme une révélation et s’est imposé comme chorégraphe, chanteur et danseur d’une insolite fusion entre ces rythmes contemporains et les styles du flamenco. Son premier disque sorti en 2003, Le prince des chats, avait fait sensation en Espagne et Junior le romantique, passionné de BD ou de récits chevaleresques, poursuit tambour battant son singulier parcours. Sur scène, c’est un ouragan.

Tomasito, l’enfant terrible de Jerez, est lui aussi un chanteur et danseur électrique qui a largué les amarres du flamenco traditionnel à l’âge de 25 ans pour se frotter à tous les rock, jazz, rap et autres rythmes contemporains, sans jamais lâcher d’un pouce ses repères d’origine. Ces deux trublions sans complexe se jouent des frontières et des traditions avec humour et générosité.

Diego Carrasco sait tout faire, il a d’ailleurs tout fait et personne ne sait jusqu’où il sera capable d’aller. Nîmes, pour lui, est un rendez-vous rituel très particulier, très précieux, « mon autre ville de cœur avec Jerez », répète-t-il. Chaque année, Diego revient, chaque année il se remet en cause, accepte par exemple de redevenir le guitariste « Tate de Jerez » de l’aube de sa longue carrière ou de jouer cette année les maîtres d’une étonnante cérémonie rap. Infatigable, jamais rassasié, Diego Carrasco entraîne dans son sillage anciens et modernes, multiplie les défis. Génie du rythme, créateur éclectique et charismatique, il a ainsi touché à tous les courants, dialogué avec tous les artistes et réussi, chaque fois, à fédérer des genres ou écoles à priori irréconciliables.

Cette fois, avec Raperos Canasteros, il s’évade vers les rythmes du hip hop ou du rap avec deux jeunes danseurs et musiciens survoltés et iconoclastes, flamencos pur sucre passionnés par les musiques de leur temps. Diego Carrasco l’imprécateur, qui à leur âge s’était frotté à l’univers du rock, est bien leur père spirituel. Le diable lui-même risque d’avoir du mal à suivre le rythme…






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du 9 au 21 janvier

au-delà de la scène