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En concierto c'est un recital de « corte clásico » que nous avons déjà pu voir plusieurs fois. En fait simplement le format le plus traditionnel et le plus libre que propose Marina, cela permet de laisser libre cours à son envie et de s'adapter au mieux à ce que le public demande. Cela est possible parce que l'équipe qui l'entoure est fidèle. José Quevedo « bolita » est son guitariste, Fita Heredia et Anabel Rivera aux palmas, choeurs et jaleos, Paquito González aux percussions. Marina vient d'une lignée d'artistes du Sacromonte de Grenade, fille de « Jaime El Parrón », petite fille de Rosa Heredia « La Rochina », mais aussi de Manolete, avec Mario Maya figures emblématiques de la danse de Grenade. Ce soir d'ailleurs Marina a tenu a nous chanter ce palo, pour rendre hommage à son oncle Manolete, pour elle le plus grand danseur de farruca, décédé en septembre dernier. La cantaora de Grenade est en ce moment en pleine maturité artistique, elle maîtrise et domine avec maestría et puissance de nombreux styles apportant une voix qu'elle module a son gré et au besoin de son interprétation. Elle y met sa touche personnelle ce qui naturellement apporte une modernité sans équivoque dans le respect de la tradition.
Alegrías de Cádiz comme la-bás, pas facile de sonner juste dans le compás et ce petit plus, mais pas dans le cas de Marina, ce que le public a d'ailleurs primé par des interjections et jaleos depuis le théâtre, ce fut le cas plusieurs fois tout au long du spectacle, notamment pour les tangos, dont les Morentangos et différents styles traditionnels de Grenade tant dans les letras que dans l'accompagnement et clin d'oeil à l'Estrémadure. Les fandangos de Grenade, fandangos del Albaicín, abandolaos et introduit avec délicatesse par deux letras de malagueña dont la subtilité fut dans le remate de la letra, un en montée et l'autre par en bas. Et nous n'oublierons pas la pièce de guitare en base de soléa que Bolita nous déstructura, avec cette sensation de retenue, presque lenteur mais qui cependant reste dans la parfaite cadence rythmique. Le public attendait ce récital, et Marina aime cette région, elle voulait y revenir depuis 2014 lors de son dernier récital au Théâtre Bernadette Lafont, alors enceinte comme elle l'a expliqué au public. Et c'est que la rencontre s'est terminée par deux bis, et un public aux anges debout. Seul petit bémol, la lumière qui ne permettait pas de distinguer les visages et, par moments, le son peut être trop élevé et saturé. Mais, le « Se nos rompió el amor » et les incursions répétées et même dansées au devant de la scène ont vite fait passer au second plan ces petits inconvénients. C'est que le public a eu le flamenco qu'il attendait, la soirée traditionnelle de cante.
Ale, esos chumbos y otras pencas del camino del monte
Ay, puerto moruno de Tánger
Puerto que te ví marchar
Y en un barquito de espuma
Ay, con la esmeralda del mar
Ay, yayayay, ay, ay, que ya no te veo más
Ale, la Alhambra y su gitana
Ay, se ha casa'o una gitana
Llevaba los pelillos sueltos
Los gitanos llevaban
Pañuelos de seda al cuello
Y relucen las estrellas
Arriba en el firmamento
Y anda y vete con la otra
Ay, que es más bonita que yo
Más bonita lo será
Pero más graciosa no
Morentangos
https://www.youtube.com/watch?v=aYOJynVLIk0
M. Morillas
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MARINA HEREDIA
En concierto
18 janvier
Théâtre Bernadette Lafont