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Tout commence par un poème de Federico Garcia Lorca en off, récité par Antonio Canales qui est le titre de ce spectacle et du dernier travail de Pedro Sierra. Nous voilà embarqués dans un univers personnel pour près d’une heure et demie. Le programme annonce « Llora el agua », et elle a pleuré por tangos avant de laisser place à « Tomate de la sierra », jaleos et puis alegrías « Camarones » avant de prendre le large avec des bulerías « Cosas lejanas ». Mais non, nous ne nous sommes pas éloignés de la vérité, « Calle pureza », soleá. Pedro Sierra qui n’est vraiment plus un inconnu, est venu s’installer dans le sud de la péninsule au milieu des années 80, rumba « Arena del Sur », et oui al aire de bambera « Sibarita ». Nous nous approchons du détroit, il y a un quelque chose de Algéciras, bulerías « Los vientos », Paco écoute sûrement, cela fait cinq ans tout juste, bien que Pedro nous a dit que les éphémérides ce n’est pas son truc. Niño Miguel aussi d’ailleurs y a eu droit avec un Vals flamenco « Platero », et que dire de ce toque qui a englouti la salle « Remolino » por seguiriyas. Et puis le public s’est levé et a demandé un bis, qu’il a eu, fin de fiesta… Maintenant que tout est dit, je m’arrête sur ce qui est peut-être le plus important, ce qui est de l’ordre du vécu, au-delà des palos, au delà de la quantité de public qu’il peut y avoir dans une salle. Oui ce je ne sais quoi que l’on peut appeler climax ou encore « Duende » et j’en passe. Pedro Sierra a dit hier, avec sincérité alors que le public venait de lui scander une interjection, à quelques mots près ceci: – Le plus important c’est de venir passer un bon moment au-delà des erreurs et imperfection, si vous êtes bien et que nous sommes bien, nous pouvons tous passer un bon moment. – Et oui, j’ai passé un bon moment. La Tobala, qui a juste eu le protagonisme et l’apport judicieux de « cante », Isidro Suárez une percussion présente, mais pas dominante. Diego Villegas, juste magnifique et vivant soufflant une jolie contemporanéité aux flûtes ou Harmonica. Torombo, palmas et pas de danse toniques. Basse de Chechu Sierra pour le swing et guitare d’accompagnement de Joselete Montoya. Tous, là pour grandir la virtuosité impressionnante de Pedro Sierra, son monde sonne encore dans ma tête, ses harmonies, ses picados sans fin, mais aussi sa douceur et son plaisir de partager. « Calle pureza », oui j’adore… soleá…
LA GUITARRA - POEMA DE LA SEGUIRIYA GITANA (Cante Jondo)
Empieza el llanto de la guitarra.
Se rompen las copas de la madrugada.
Empieza el llanto de la guitarra.
Es inútil callarla.
Es imposible callarla.
Llora monótona como llora el agua,
como llora el viento sobre la nevada
Es imposible callarla,
Llora por cosas lejanas.
Arena del Sur caliente que pide camelias blancas.
Llora flecha sin blanco, la tarde sin mañana,
y el primer pájaro muerto sobre la rama
¡Oh guitarra!
Corazón malherido por cinco espadas.
Federico García Lorca
M. Morillas
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Pedro Sierra
Llanto de la guitarra
25 février
Teatro Alhambra