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On pourrait parler de la reconnaissance de ces trois artistes sur scène, de leurs prix, nombreux, de leur expérience, mais non. Nous ne voulons pas, c’est un peu comme eux durant le spectacle, ils n’ont pas voulu suivre le programme. Est-ce important ? Je ne le crois pas. D’ailleurs, personne à la sortie du Teatro Alhambra, plein, même des chaises et plusieurs photographes. C’est qu’il y avait de l’expectative, de l’envie aussi d’ailleurs. Et puis voilà que cela commence, Ida y vuelta disait le programme, arrivent Rocío Márquez et Dani de Morón. Ils saluent, le public répond, et c’est parti, mais pas pour una « Ida y vuelta », au sens strict, Rocío por Granaínas se verse en milonga et nous rappelle « Marchena » en finissant por rumba, et la guitare de Dani dans tout cela nous a même rappelé « Morente », est-ce cela un aller-retour, si oui, j’en veux encore, je veux devenir voyageur. Voici un départ por serrana, et remate por fandangos del Aalbaicín, « yo quiero comida colorá… », Minera, éloge à Miguel Hernández, on pense au « Ronco del Albaicín », une fois de plus, et puis là on se retrouve por romance, tout doucement, dans une diction en suspension… Romance à Cordoba… Suivent bulerías et Caracoles. Dani de Morón sait soutenir, se mettre en retrait et « adornar », le public répond, nous sommes devant un moment qui devait être vécu. Un moment que nous avons vécu. Le Flamenco en soit, n’est plus ancien ou moderne, classique, il est et dans la bouche de Rocío, il est Rocío Márquez. Le reste n’a plus d’importance. Un long moment d’applaudissements et c’est Antonio Reyes, il est là debout et commence por Toná, martinete et soudain se souvient de Caracol, pregón… Hasta las flores que hay en tu pelo me huelen, niña, a terciopelo… un grans Olééé général retentit. Il se bat avec son micro, le plie et s’assied. Il part por seguiriya de Manuel Torre puis continue por soleá avant, de nous dire qu’il doit nous chanter des alegrías de sa terre de Cadix. Antonio Reyes sait ralentir le temps, prendre le poids des silences et de sa voix haute donner un air formel mais non pesant, mélodique. Daní brode et cisèle, il colle et puis pique et rompt por bulerías. Los Mellis, nous allions presque les oublier, ont assuré le compás et los jaleos comme eux seuls savent le faire, tant avec Rocío qu’avec Antonio. Ils sont là, juste ce qu’il faut et c’est fort appréciable. Le final ? Oh et bien Antonio Reyes invite Rocío et c’est par deux letras de fandangos chacun, devant la scène qu’ils finissent d’hypnotiser un public aux anges. Une soirée mémorable sous le ciel de Grenade.
On parle de la mort du flamenco depuis que le mot existe, moi je dis que le flamenco n’existe pas. Il existe juste des FLAMENCOS, ces cinq-là puisent dans le savoir des anciens mais vivent bien dans notre présent. Tant qu’il en sera ainsi et tant qu’il y aura ce type de flamencos, la flamme ne s’éteindra pas.
Et puis en guise de cadeau, voici le pregón :
Hasta las flores que hay en tu pelo
me huelen, niña, a terciopelo
¡Ay que pelo!
El uvero
Vuelve la cara repara y mira
que vale mi carga más que su viña
El uvero endeble
Uvitas negras de los palacios
comen las niñas dulce y despacio
El uvero
La Virgen de la Esperanza
ha regaito mi viña
Esperancilla sal a la puerta
y cómprame el vino que es muy bueno
el uvero
M. Morillas
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Rocío Márquez, Antonio Reyes et Dani de Morón
27 mars
Teatro Alhambra