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Il ne s'agit pas de "relations" simplement proches en soi, mais bien unies intérieurement dans une espèce d'immanence mutuelle de la danse flamenca. La conséquence de cela consiste en ce que souvent l'esprit humain est soumis à une forme de pensée ambiguë qui l’amène à se retirer du monde, plus en son sein, à l'intérieur des limites de sa propre immanence, sans aucune référence au transcendant. S'il est vrai que le flamenco est dans le monde et qu'il a certaine en celui-ci une certaine immanence, il est vrai avant tout qu'il est transcendant, "plus loin" du monde et, par conséquent, il est possible de l'identifier en son ADN. Comme un code essentiel qui n’a pas besoin d’autre langage que la danse en ce cas précis. Certes il ne serait rien sans un tout, chant, guitare, percussions, lumière et j’en passe. Cela ne veut certainement pas dire que nous sommes tous pareils, à cela s’ajoute le fait que nous vivons tous notre propre vie, nos expériences, notre condition et tout cela dans les dogmes de notre temps. Cela semble peut-être hors sujet ce que je vous dis là, mais je ne crois pas. Il s’agit d’introduire le titre du spectacle de ce soir sans en donner une définition précise du mot : INMANENCIA. D’en expliquer les contours et de laisser la place aux danseurs, chacun de sa génération, chacun du genre masculin et nous offrant une danse flamenca stylisée, virile. Petenera pour Sellés, le plus jeune, seguiriyas pour Campallo et soleá por bulerías pour Barón. En fait, la première impression, c’est que c’est un spectacle qui se déroule en accéléré, tout va vite, à part quelques problèmes de micros et de son, qui dans un premier temps, je me suis demandé si c’était volontaire… mais non, ils sont juste de ces impondérables qui font que nous vivons le direct. Contrairement à cette rentrée par une porte au centre de la scène avec un fort rétro-éclairage. Une intrusion carnavalesque bienvenue et menée par un Roberto Jaén en plein dans son élément… Des flashs, ou des moments, comme le paso a dos de Javier Barón et Rafael Campallo por tangos, la caña à trois et la farruca qui commence par des sonorités de garrotín et que les danseurs se « passent » tour à tour. Et le tout, dans un sens du compás et une épuration des styles, différents, mais synchronisés quand nécessaire. Inmanencia est un joli voyage de la maestría à la jeunesse en passant par le ressenti et les différences de chacun de ses protagonistes. Et puis il y a ce chant por Milonga de Jeromo Segura, ou encore un peu avant les tientos de Javier Rivera et puis le toque de Miguel Pérez et Manuel de la Luz. Environ 75 minutes, pour 11 pièces choisies. Pour la danse, sans autre prétexte que de retenir l’attention du public et le partage. Et les palmas qui résonnent encore, oui celles de José-Luis Pérez-Vera et de Roberto Jaén… pièce 11… cantiñas… et puis, c’est au tour du public, en pied, mais pas forcément à compás… oui, oui, je vous assure, cela a duré un moment…
M. Morillas
Galerie photos : Flamenco Viene del Sur Granada, Javier Barón, Rafael Campallo, Alberto Sellés cliquez ici
Javier Barón, Rafael Campallo, Alberto Sellés
Inmanencia
20 mars
Teatro Alhambra