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Articles et reportages 2015
Bosque Ardora est la dernière création de Rocio Molina, coproduite par le Théâtre de Nîmes. Il y a une année, une rencontre avec Rocío alors en résidence, nous avait déjà mis sur le chemin de ce que nous devions attendre. Autre chose, un grand travail de scénographie, de sons, de vidéo. Et nous pouvons dire que c’est vrai. C’est une création qui ne ressemble à aucune autre. Qui selon les points de vues différents n’a pas une prépondérance flamenca. Oh juste des éclats, comme ceux jaillissants de ses chaussures à un instant du spectacle. Tout commence par une vidéo et des sons. Magnifique travail, nous transportant dans un univers, celui désiré par Rocío, écuyère dans un monde végétal, la forêt, un lac puis la chute, contact avec l’élément liquide. Source de toute vie… et puis la scène, des bruissements, une clairière, un lac que l’on devine et s’ensuivent plus d’une heure de scènes dans un monde onirique, dansées, mimées, tantôt érotiques, voire plus explicites encore. Par moments monde sonore inquiétant. La séduction, la domination, la traque, le viol… la rupture représentée dans un monde tribal, animal… opposition entre le désir et la possession torture mentale. Non nous ne sommes pas dans un monde flamenco en soi. Certes, il y aura des tangos aussi flamencos… qu’argentins, une guitare flamenca, mais aussi des trombones, des arbres dont un avec la tête à l’envers et même la sensation de la forêt primaire, celle humide d’Asie, avec le son du gamelan, le anklung, la douceur torride, un sentiment d’inquiétude… tout peut basculer, on est sur le fil des sentiments…. Soléa… esprit ou esprits torturés… serrana, passion… danse… soumission ou force, oppression et douleur. Il est improbable que l’on puisse classer complètement cette œuvre dans une catégorie ou une autre. C’est difficile d’en tirer une conclusion précise. Ce n’est pas un spectacle que l’on consomme en une seule fois. Il faudrait certainement le voir ou le revoir, mais pourquoi ? Si l’on va voir un spectacle de flamenco et que notre définition du flamenco est « traditionnelle », passez votre chemin spectateur. Si l’on va voir un spectacle avec un adn flamenco… allez-y l’esprit ouvert… si l’on va voir Rocío Molina, elle y est ! C’est une œuvre particulière, onirique, contemporaine, brutale, inclassable… Et puis fin de chasse, le traqueur traqué… mort et fin ?
Hay mundos perdidos
En los que vive mi memoria
Hay mundos perdidos
En los que late mi corazón
Hay almas perdidas
En las que vive mi confrontación
M. Morillas
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Dossier de presse Festival Flamenco de Nîmes 2015 cliquez ici
Rocío Molina
Bosque ardora
24 et 25 janvier
Théâtre Bernadette Lafont