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Articles et reportages 2013
Synergie est le titre du spectacle de Manuel Liñan… Synergies devrait-il dire, ou danser, ou partager…
Un des meilleurs spectacles que nous avons vu ces derniers temps. Parce que Manuel Liñan sait. Oh que oui… il sait que seul il n’est rien, mais en fait il est beaucoup!!! Il sait que l’avant-gardisme se conjugue et se cuit dans la marmite de la tradition. Il sait que l’accord des voix est primordial pour le mélange de sa danse, pour le ressenti. El Mati (un peu rauque et souffrant de la gorge) y a mis toute son âme et son savoir, une voix se mélangeant magnifiquement bien avec celle de Juan Debel. Parce que la guitare de Victor « El Tomate », sonne bien por Montoya comme dans le solo de la rondeña… Palmas y silencios, force et calme, tout à sa place et c’est de ces synergies que naît sa danse, sa force, sa créativité débordante et tout cela, comme si c’était naturel et sans effort. Jeux de lumières et de palmas, clin d’œil à Morente, Valderrama, à Alberti, à Grenade por tangos. Il danse avec une chaise, la présente, puis la couche vers Tomate. Puis le temps s’en va comme il est venu… bande off, asymétrie et chaises dispersée, changements d’habit… eh oui on s’est habillés et déshabillés sur scène, dans la pudeur, il va de soit por cantes de campo… au début, à la fin… et por tangos del camino se fueron… Les palos ? oh eh bien, on pourra parler dans le désordre de siguiryia, alegrías, tangos, tonás, bulerías etc… est-ce important ? Ah et rondeña, si si tangos del Camino… Et oui, la salle était en délire, et même qu’à un moment donné, comme par synergie, le vert et le bleu sont devenu… violet… Et puis, il a joué avec les silences, oui Manuel Liñan aime jouer avec les silences… je l’avais déjà remarqué…
Le seul regret, pour des raisons que seule l’Espagne peut expliquer… ce soir-là, notre photographe n’a été autorisé à shooter que sur le début du spectacle, justement quand la lumière ne permettait pas de faire le travail correctement, il n’y aura donc pas de photos, car nous respectons les décisions. D’ailleurs, en discutant avec El Mati ou Tomate, ceux-ci se demandaient pourquoi, il n’avait pas laissé shooter… bref, quelques frustrations… et surtout une question qui reste ouverte et que d’aucuns devront bien comprendre un jour… Messieurs et Mesdames les décideurs, êtes-vous conscients que la photographie est la mémoire du flamenco, cet Art que vous avez tant voulu défendre et faire reconnaître à l’Unesco ? Le photographe professionnel respecte les artistes, le public et essaie de faire son travail en se fondant… pour autant que vous le laissiez choisir au-delà d’un temps réglementaire quel est le moment opportun de faire clic…
M. Morillas
Manuel Liñan
Sinergia
29 avril
Teatro Alhambra