Flamenco-Events Accueil
Flamenco-Events Plan du site
Flamenco-Events Agenda du mois de novembre
Flamenco-Events Qui sommes-nous

Flamenco-Events Contacts
Flamenco-Events Histoire du Flamenco
Flamenco-Events Palos et compas
Flamenco-Events Dictionnaire du Flamenco de A à C
Flamenco-Events Artistes
Flamenco-Events Festivals en Espagne
Flamenco-Events Voyages et routes flamencas
Flamenco-Events Articles et reportages 2017
Flamenco-Events Dossiers de presse 2018
Flamenco-Events Galeries peintures Cécile Desserle
Flamenco-Events Galeries photos 2017 Joss Rodriguez
Flamenco-Events Agenda du mois de novembre
Flamenco-Events Ecoles en France
Flamenco-Events Stages en France
Flamenco-Events Peñas et associations en Espagne
Flamenco-Events Tablaos et restaurants en Espagne
Flamenco-Events Magasins spécialisés en général
Flamenco-Events DVDs
Flamenco-Events Livres
Flamenco-Events Radios

Flamenco-Events Liens officiels pour l'Andalousie
Flamenco-Events Autres forums et liens
Flamenco-Events Contacts
Flamenco-Events Articles et reportages 2017
Flamenco-Events Articles et reportages 2016
Flamenco-Events Articles et reportages 2015
Flamenco-Events Articles et reportages 2014
Flamenco-Events Articles et reportages 2013
Flamenco-Events Articles et reportages 2012
Flamenco-Events Articles et reportages 2011
Flamenco-Events Articles et reportages 2010
Flamenco-Events Articles et reportages 2009
Flamenco-Events Articles et reportages 2008
Flamenco-Events Articles et reportages 2007

Copyright © 2007 Flamenco-Events

Articles et reportages 2007

Focus sur les cafés cantantes, ou le renouveau du flamenco


C'est à partir de cette période, vers 1850, que l'on commence à parler de flamenco, d'aucuns prétendent même que c'est là que commence l'histoire du flamenco. Ce n'est pas un débat que je veux lancer ici mais simplement expliquer que c'est dans tous les cas un tournant. Quel que soit le nom que l'on veuille donner à cet art qui au demeurant ne s'est pas créé en quelques jours, mais bien au long des siècles et au mélange des cultures qui se sont croisées, rencontrées et entrechoquées pour finalement prendre racine dans le creuset andalou, c'est en sortant des écrins familiaux et privés, en se professionnalisant, que l'on commence à l'appeler flamenco aux yeux du public. Vers 1845, on commence à trouver des écoles de danse, souvent le public pouvait assister aux répétitions et peu à peu cela devenait de véritables spectacles avec chant, danse et guitare. Bientôt certains voient en cela une possibilité lucrative, mais aussi de vivre de leur passion comme le Salon de Recreo que Luis Botella ouvre vers 1860 à Séville. Il succède à l'académie de danse de Miguel Barrera. A cette époque remontent les premiers cafés cantantes…le Café Sevillano, Los Lombardos, El Arenal ou le Café de Variedades. On ne parle alors pas forcément de flamenco dans le programme et d'autres types de représentations y sont aussi données, zarzuelas, boleros et même théâtre. Puis vers 1880, vint un homme avec une personnalité peu commune, Silverio Franconetti, de père italien et de mère andalouse, cet homme né à Séville vers 1830 s'était déjà imposé comme chanteur de flamenco. A 50 ans, il décide avec son associé " El Burrero " d'ouvrir La Escalerilla qu'il délaissera une année plus tard et que son associé reprendra sous le nom de Café del Burrero pour créer son propre café cantante, le Café de Silverio. C'est la grande époque des cafés cantantes qui débute. Période que l’on nomme l' " âge d'or du flamenco ". Celle d'artistes comme " La Serneta ", " El Mezcle ", Juana Vargas, mais aussi Antonio Chacón tout jeune alors, ou le maître des lieux lui-même formé à l'école de " El Fillo ", et grand chanteur de siguiriyas, dont il n'y a pas à ce jour malheureusement d'enregistrement connu.

Le succès des premiers cafés cantantes sévillans se répercutera à travers l'Andalousie ainsi que dans nombre de grandes villes d'Espagne. Ce sera un bouleversement important dans le monde du flamenco. Désormais, il est sorti du carcan familial et privé et doit évoluer tant sur le plan esthétique que dans sa codification pour en faire un spectacle lucratif tourné vers une plus large audience. D'un autre côté, les puristes de l'époque voyaient cela comme un danger. En exemple, Antonio Machado " Demófilo " écrivait, en 1881 : " Les cafés cantantes finiront par tuer complètement le chant gitan dans un avenir peu éloigné, en dépit des efforts gigantesques réalisés par le chanteur de Séville (Silverio Franconetti) pour le sortir de la sphère obscure dans laquelle il vivait et qu'il n'aurait jamais dû quitter s'il souhaitait se maintenir pur et authentique. En passant de la taverne au café, le genre gitan est devenu andalou et s'est transformé en ce que tout le monde appelle aujourd'hui flamenco. " Silverio " a créé le genre flamenco, mélange d'éléments gitans et andalous ".

Le fait est que, c'est vrai que cette ouverture donne lieu à des bouleversements. Ces changements sont la fin d'une époque, on voit des chants issus du folklore andalou se transformer en nouveaux styles flamencos : fandangos, malagueñas, cartageneras, tarantas, mineras, granaina, media granaina. La guitare flamenca évolue et de nouveaux timbres de voix viennent au flamenco par opposition aux voix rauques et erraillées, des voix plus aptes aux prouesses vocales.


Le fait est que, c'est vrai que cette ouverture donne lieu à des bouleversements. Ces changements sont la fin d'une époque, on voit des chants issus du folklore andalou se transformer en nouveaux styles flamencos : fandangos, malagueñas, cartageneras, tarantas, mineras, granaina, media granaina. La guitare flamenca évolue et de nouveaux timbres de voix viennent au flamenco par opposition aux voix rauques et erraillées, des vois plus aptes aux prouesses vocales.

En fait ce n'est pas la mort du flamenco, mais bien de son évolution qu'il s'agit et c'est cela que cette période des cafés cantantes doit nous rappeler. Les deux style coexistent, se croisent, se pénètrent. Les fêtes privées n'ont pas cessé pour autant. Le flamenco, rappelez-vous, vient d'un mélange, d'une fusion et c'est bien à cela que les cafés cantantes ont servi, à une fusion. Entre payos et gitans, entre néophytes et cabales. Peu importe, c'est d'évolution qu'il s'agit. Rien n'empêche de rester attaché aux racines pour continuer à évoluer !

C'est de rencontres et d'osmoses, de courants musicaux différents, que naîtra le flamenco de demain. On pourrait dire ainsi que " Demófilo " se trompait, car de nos jours nous savons ce que cette période nous a légué, mais nous ne savons pas ce qu'il en aurait été si les cafés cantantes n'avaient pas existé…et finalement, s'il avait raison ?

Voilà en une phrase, là où se trouve le flamenco aujourd'hui, celui que nous connaissons, celui que nous aimons, celui que nous voyons évoluer et finalement, celui que nous cautionneront pour que demain il perdure.

Dur choix non ?

Ce n'est plus qu'une question de payos ou de gitans, les " cafés cantantes " d'aujourd'hui c'est la planète, c'est la mondialisation, c'est los caminos del mundo del flamenco par delà des barrières, des genres et des styles… par delà des organismes officiels établis et ancrés dans l'administration, mais bien plus au sein de ceux qui le vivent, la majorité silencieuse et assidue qui fait que sans elle, cet art n'aurait même plus sa place et qui au contraire, l'emmène d'abord par l'émigration, puis par le partage et finalement par le métissage vers d'autres horizons… mira donde vas, pero no olvides nunca de donde vienes (regarde où tu vas, mais n'oublie pas d'où tu viens)…


Bien à vous



J.M. Izquierdo